Les Urssaf de Bourgogne et de Franche-Comté ont mené une étude sur l’emploi dans la construction en Bourgogne-Franche-Comté entre 2007 et 2017. Elles notent des signes encourageants, après des années délicates.
Les Urssaf de Bourgogne et de Franche-Comté ont mené une étude sur l’emploi dans la construction en Bourgogne-Franche-Comté entre 2007 et 2017. Elles notent des signes encourageants, après des années délicates. Par contre, l’emploi y a fortement reculé et des disparités importantes apparaissent entre les départements.
9 855 emplois en moins dans le secteur
49 850 emplois. C’est ce que pèse le secteur de la construction en 2017 en Bourgogne-Franche-Comté, soit 7,8 % des effectifs du secteur privé révèlent les Urssaf comtoise et bourguignonne. La région compte 8 350 établissements dans ce secteur d’activité, dont 82,5 % sont des sociétés de moins de 10 salariés. « Ce secteur est composé de 3 branches : les travaux de construction spécialisés (démolition, installation électrique, plomberie et travaux de finition) qui représentent 82,3 % des effectifs, le génie civil (11,1 %) et la construction de bâtiments (6,6 %) », détaillent-elles. Entre 2009 et 2016, ce secteur a connu un fort repli en termes d’effectifs. De 2007 à 2017, le secteur a perdu 9 855 emplois, soit une baisse de 16,5 %, alors qu’elle n’est que de 8,2 % à l’échelle nationale. Dans cette dynamique négative, le secteur du bâtiment a été touché le plus durement, avec un recul de 37,1 % sur cette même période dans la région. Le « secteur [a été] fortement touché par la crise économique », analyse les deux organismes. En 2017, l’emploi s’est toutefois stabilisé. Une première depuis 10 ans.
+ 24 % pour le salaire moyen
« La masse salariale du secteur évolue positivement entre 2007 et 2017 (+ 3,5 %) », relèvent les deux organismes. Et le salaire moyen par tête augmente même de 24 % en 10 ans, s’établissant à 2 075 euros brut par mois. Il est toutefois bien inférieur à la moyenne nationale, de 2 251 euros. On enregistre de fortes variations dans le secteur. Alors que le salaire moyen est de 2 425 euros dans le génie civil, il est de 2 355 euros dans la construction de bâtiment et de 2 005 euros dans les travaux de construction spécialisés. « À titre de comparaison, le salaire moyen par tête du secteur privé est de 2 280 euros », précise le dossier de presse. En termes d’emploi, « Le nombre de déclarations préalables à l’embauche (DPAE) a chuté entre 2008 et 2015 malgré un sursaut en 2011 (+ 8,1 %) », observent également les deux organismes. En 2017, le secteur enregistre une hausse de 6,1 % de DPAE par rapport à 2016, tout en sachant que ces déclarations concernent, à 85 %, des contrats longs, dont 49 % de CDI. Les recrutements sont par contre très masculind, représentant neuf recrutements sur dix.
- 50 % des demandes de délai pour les cotisations
Le recouvrement des cotisations est difficile, même si les demandes de délais ont baissé constate le document. « Le taux des cotisations restant à recouvrer (RAR) ainsi que l’évolution du nombre de demandes de délais permettent d’apprécier les difficultés passagères ou non d’un secteur d’activités », remarque le document pour expliquer la pertinence de cette donnée. En 2017, ce taux était de 3,9 %, mais de 8,3 % quand on se focalise sur les entreprises de moins de 10 salariés. À l’échelle nationale, ce taux dans le secteur de la construction est de 5,9 %. « Entre 2010 et 2013, le nombre de demandes de délais n’a fait qu’augmenter passant de 1 700 à 1 950 demandes par an », prévient le document. Les demandes baissent ensuite, pour atteindre 963 délais demandés en 2017.
Des différences selon les départements
Ces tendances régionales cachent des réalités diverses à l’échelle départementale. Si le Doubs enregistre une baisse du nombre de salariés similaire à la moyenne régionale (- 16,5 %), la Haute-Saône enregistre l’une des plus fortes baisses, avec un recul de 22,4 % du nombre de salariés dans le secteur de la construction entre 2007 et 2017. « Avec 3 370 salariés en 2017, le secteur de la construction représente 7,7 % des effectifs du secteur privé contre 9,5 % en 2008 », détaille le dossier de presse. Dans le même temps, le nombre d’entreprises a reculé de 18,2 %. Le Territoire de Belfort enregistre également une situation difficile sur cette période, avec une perte de 2 150 salariés, soit une baisse de 18,9 % entre 2007 et 2017, soit 2,4 points d’écart avec la moyenne régionale. Alors que la situation s’améliore en 2017 dans toute la région, on enregistre un taux de restes à recouvrer de 8 %, « le plus fort de la région », note l’analyse. Soit 4 points de plus que la moyenne régionale et 2 de plus que la moyenne nationale.