Le fonds Maugis a dévoilé le nouveau dossier sélectionné pour bénéficier d’un soutien. C’est l’industriel McPhy, acteur important de la technologie hydrogène, qui est retenu. S’il installe son usine de fabrication d’électrolyseurs dans le secteur de Belfort-Montbéliard, il recevra 10 millions d’euros.
Le fonds Maugis a dévoilé le nouveau dossier sélectionné pour bénéficier d’un soutien. C’est l’industriel McPhy, acteur important de la technologie hydrogène, qui est retenu. S’il installe son usine de fabrication d’électrolyseurs dans le secteur de Belfort-Montbéliard, il recevra cette aide, qui s’élève à 10 millions d’euros annonce le député européen Christophe Grudler. mis à jour le 16 mars à 07h10.
Le comité de gestion du fonds de revitalisation industrielle s’est réuni ce vendredi 12 mars. Ce fonds est une extrapolation du fonds Maugis, chargé de gérer la pénalité de 50 millions d’euros de General Electric pour non création de 1 000 emplois, comme s’était engagé le géant américain en rachetant la branche énergie d’Alstom.
C’est un dossier emblématique qui a été validé. L’industriel McPhy Energy sera soutenu s’il construit dans le secteur de Belfort-Montbéliard sa gigafactory d’électrolyseurs, équipement qui permet de transformer l’électricité en hydrogène. C’est un élément important dans le cadre du déploiement de la filière hydrogène. Depuis plusieurs mois, les pouvoirs politiques de la région se mobilisent pour attirer l’industriel (notre article). ; l’industriel est venu visiter le secteur au mois de janvier. Le nord Franche-Comté est en concurrence avec des territoires d’Auvergne-Rhône-Alpes et des Hauts-de-France. Le territoire a des « compétences rares » et des « donneurs d’ordre historiques », note Guy Maugis, à la tête du fonds Maugis.
Déjà 15 millions d’euros fléchés
Dans un communiqué de presse, Christophe Grudler, député européen MoDem, annonce que 10 millions d’euros ont été fléchés par le fonds, confirmant une somme avancée par plusieurs sources ; le comité reste discret, de son côté, pour annoncer le montant exacte des crédits accordés afin de ne pas porter préjudice aux entreprises. Cette usine doit permettre de recruter 450 personnes ; le plein emploi est envisagé en 2026. 250 emplois sont prévus dès 2025. McPhy, dont le siège social est dans la Drome, dispose d’usines en France, en Italie et en Allemagne et l’industriel est aussi engagé dans la construction de station hydrogène, du type de celle qui sera construite à Danjoutin pour les bus Optymo (notre article). McPhy veut également développer les électrolyseurs de très grandes capacités pour s’engager sur des projets de grande envergure (> 100MW).
Le fonds a accompagné pour le moment des projets matures et des projets d’envergure. Dans les dossiers encore en cours d’instruction, on trouve aussi des PME et des ETI précise Guy Maugis. Et ce fonds a aussi toute légitimité à les accompagner. « Nous ne voulons pas nous limiter qu’à ces gros dossiers », relève Guy Maugis. « Il y a de très nombreuses sociétés avec de bons savoir-faire », observe-t-il.
MacPhy Energy rejoint H2sys, Faurecia, Isthy et Macplus dans les dossiers validés (notre article). Plus de 15 millions d’euros ont été fléchés vers ces entreprises confirme Solutions fiducie. Guy Maugis et Benjamin Raillard, associé fondateur chez Solutions fiducie et directeur général, insistent sur l’étude approfondie des dossiers afin d’écarter tous ceux qui profiteraient d’un effet d’aubaine de ce fonds et à l’inverse les démarches trop téméraires et pas assez travaillées. L’objectif est de créer de l’activité et des emplois, afin de pérenniser ce territoire industriel et d’accompagner le déploiement de la filière hydrogène.
Le comité de gestion devra annoncer de prochains dossiers finalisés le 8 avril. Le comité de pré-sélection Maugis se tient quant à lui le 9 avril, pour sélectionner de nouveaux candidats. Fin 2021, une grande partie de l’enveloppe devrait être fléchée. De son côté, McPhy doit dire avant l’été quel territoire il sélectionne pour installer son usine.
La méthode
Les dossiers sont d’abord étudiés par le comité Maugis, qui est consultatif. Il rend un avis favorable ou non, après les avoir étudiés. Si un dossier reçoit un avis favorable, il est transmis au comité de gestion du fonds de revitalisation industrielle. Les dossiers sont alors étudiés dans le détail (solvabilité, business plan, marchés…). Des allers-retours peuvent être organisés avec les entreprises. Le comité de gestion reçoit l’appui d’un cabinet pour la partie technique, PricewaterhouseCoopers (PwC), et de Solutions fiducie, en qualité de fiduciaire. Le fonds « a pour mission d’accompagner des entreprises industrielles et innovantes permettant d’aider des filières industrielles d’avenir à se déployer. Son objectif premier est d’aider des projets permettant la création ou le maintien d’emplois pérennes s’appuyant notamment sur les compétences du bassin de Belfort Montbéliard. » Les paiements des fonds ne sont pas débloqués de suite. Et ils sont soumis à conditions. Des fonds sont donnés et sont confirmés si les engagements sont respectés ; dans le cas contraire, Solutions fiducie, qui détient juridiquement les fonds, réclame leur restitution. D’autres sont attribuées seulement quand les conditions sont remplies. Les entreprises sont suivies pendant 5 ans. Il est toujours possible de déposer un dossier : www.solutionsfiducie.fr/fonds-de-revitalisation-industrielle/