Au deuxième trimestre, le chiffre d’affaires de l’énergie a chuté de 19%, à 7,6 milliards, pour un bénéfice opérationnel de 421 millions de dollars (-58% en un an).
Les trimestres se suivent et se ressemblent pour General Electric: la rentabilité de l’ancien fleuron industriel américain reste minée par les difficultés persistantes de sa division énergie, dont le redressement n’est toujours pas perceptible à l’horizon.
Le bénéfice net a plongé de 29,7%, à 615 millions de dollars, au deuxième trimestre, a annoncé vendredi GE, pour un chiffre d’affaires de 30,1 milliards de dollars, en hausse de seulement 3,5% malgré une forte demande pour ses moteurs d’avions, dont le LEAP fabriqué avec le groupe français Safran.
Ces résultats sont les premiers depuis que GE a indiqué fin juin vouloir se concentrer sur l’aéronautique, l’électrique et les énergies renouvelables, donner l’indépendance à sa division santé et sortir du capital de sa filiale de services pétroliers Baker Hughes.
Ils reflètent l’aggravation des problèmes de la division Energie (Power), qui comprend une grande partie de l’ancien fleuron français Alstom racheté au plus fort en 2014. Cette unité, qui fabrique des turbines à gaz et à vapeur ou encore des générateurs, ne parvient toujours pas à se remettre de la chute des prix de l’électricité de gros et de l’effondrement des commandes de turbines qu’elle n’a pas su anticiper.
Au deuxième trimestre, le chiffre d’affaires de l’énergie a chuté de 19%, à 7,6 milliards, pour un bénéfice opérationnel de 421 millions de dollars (-58% en un an). Les commandes ont, elles, plongé de 26% en un an.
Les choses ne sont pas près de s’arranger: “le marché de l’énergie va demeurer difficile”, a averti vendredi le PDG, John Flannery.
Un deuxième trimestre conforme aux prévisions
Ces difficultés ont conduit à l’éviction durant le deuxième trimestre de GE du Dow Jones, l’indice vedette de Wall Street. L’an dernier, le titre GE a perdu près de la moitié de sa valeur alors que les autres membres du Dow Jones, comme Boeing, battaient des records.
GE continue de chercher la solution miracle: la marge opérationnelle des activités industrielles (moteurs d’avions, équipements de santé, turbines…) est passée en un an de 12% à 10,4%.
Si le groupe, né il y a 126 ans de la fusion d’Edison et de Thomson-Houston, a maintenu son principal objectif financier d’un bénéfice par action ajusté compris entre 1 et 1,07 dollar, il n’espère plus disposer de flux de trésorerie que d’environ 6 milliards de dollars pour ses activités industrielles. Fin mars, ce dernier objectif était de 6 à 7 milliards.
“Le deuxième trimestre a été conforme à nos attentes et nous avons observé un renforcement continu de nos segments d’activités, notamment l’aviation et la santé”, a toutefois tenu à souligner John Flannery.
A défaut de célébrer une potentielle croissance à venir, M. Flannery préfère mettre en avant les économies réalisées dans les activités industrielles, estimées à 1,1 milliard de dollars à fin juin, soit un peu plus
de la moitié de l’objectif de 2 milliards que s’est fixé le groupe pour 2018.
Outre les divisions énergie et de services pétroliers affectées par des suppressions d’emplois, GE taille tous azimuts, notamment dans ses frais généraux.
La promesse de 1000 nouveaux emplois en France aux oubliettes
Il a renoncé récemment à son engagement de créer un millier d’emplois d’ici fin 2018 en France malgré les critiques de la classe politique française.
Cette cure d’austérité s’accompagne d’un drastique plan de restructuration annoncé fin 2017 et portant sur des cessions d’actifs évaluées à quelque 20 milliards de dollars.
GE a vendu sa division de fabrication des moteurs industriels à gaz comprenant les marques Jenbacher et Waukesha notamment et fusionné ses activités de transport (locomotives et systèmes de signalisation), avec l’équipementier ferroviaire américain Wabtec.
“Nous faisons des progrès dans notre ambition de faire de GE un groupe plus simple et plus fort”, justifie John Flannery, qui a promis un nouveau GE dans les 12 à 18 prochains mois.
Signe positif, la division de services pétroliers a enregistré un bond de ses commandes (+95%) et de ses bénéfices (+85%), dans le sillage du rebond des
prix du pétrole.
A Wall Street, le titre gagnait 1,09% à 13,88 dollars vers 12H20 GMT dans les échanges électroniques précédant l’ouverture de la séance.
(AFP)