« Cet esprit, vous en êtes tous l’héritier » Au pied de la statue Quand même, place d’Armes à Belfort, le général des armées françaises Thierry Burkhard (lire notre article) s’adresse à des unités du 35e régiment d’infanterie (Belfort) et du 1er régiment d’artillerie (Bourogne). Il rappelle l’esprit de résistance qui souffle dans la ville, né de la résistance face aux Prussiens, en 1870-1871 ; une résistance inscrite au drapeau du régiment (lire notre article). Il leur signifie aussi combien ils sont « dignes » de cet esprit, après avoir remis la médaille de la Croix de la valeur militaire, étoile de bronze, au régiment pour son engagement dans l’opération Barkhane (2014-2023) ; la médaille peut récompenser des unités ayant accompli une ou des actions d’éclat en opérations extérieures. « Elle vient récompenser vos engagements exemplaires lors de l’opération Barkhane », a insisté le général Thierry Burkhard, glissant quelques faits d’armes des unités belfortaines au Sahel et dans le Sahara.
Si l’esprit de résistance enivre Belfort, le chef d’état-major des armées a aussi rappelé le poids des armées, localement. « [Vos unités sont] ancrées dans un territoire historiquement militaire », a-t-il rappelé aux Gaillards – les soldats du 35e RI – et aux Fusiliers du Roy – les artilleurs du 1er RA. Ce sont « deux des régiments les plus anciens », a-t-il ajouté. Le 35e régiment d’infanterie est le plus anciennement implanté dans sa ville de garnison des unités de l’armée française (lire notre article) ; il est à Belfort depuis 1873. Le 1er régiment d’artillerie est le plus vieux régiment d’artillerie d’Europe ; il a été fondé en 1671 par Louis XIV (lire notre article).
Sur la place de Belfort, « les clés du succès »
Surtout, il a voulu souligner la complémentarité de ces unités. Une unité de mêlée, dont fait partie l’infanterie mécanisée du 35e régiment d’infanterie, et une unité d’appui, qu’est le 1er régiment d’artillerie avec sa capacité de feu que sont le mortier de 120 mm (lire notre article) et le lance-roquette unitaire (lire notre article) et sa capacité de détection avec les radars Cobra, constamment déployés au Liban et en Roumanie. « Sur cette place sont réunies une partie des clés du succès », a insisté le général Burkhard lors de son allocution. D’ajouter : « Je sais pouvoir compter sur vous pour les engagements exigeants qui nous attendent. »
Cette synergie s’incarne aussi entre les forces « d’active » et celle de « réserve », a noté l’officier, qui a pris ses fonctions comme chef d’état-major des armées en juin 2021 ; il quittera son poste à l’été. Et localement, il a loué les échanges entre « la communauté militaire » et « la communauté civile », qui, réunies, n’en forment qu’une, « la communauté française ». « Ces relations sont indispensables au moment où les crises se multiplient », a prévenu le général. Et de rappeler : « Je suis convaincu que la victoire ne se gagne pas seul. »