Même avec l’orage et l’annulation du festival jeudi et vendredi, les campeurs sont restés pour certains, sont arrivés pour d’autres pour faire la fête et passer du temps ensemble. Un peu moins nombreux que d’habitude, peut-être. Mais pour la plupart, ce moment est une institution.
Même avec l’orage et l’annulation du festival jeudi et vendredi, les campeurs sont restés pour certains, sont arrivés pour d’autres pour faire la fête et passer du temps ensemble. Un peu moins nombreux que d’habitude, peut-être. Mais pour la plupart, ce moment est une institution.
La musique tambourine dans tout le camping des Eurocks, ce vendredi après-midi. Depuis le parking, localisé à l’aérodrome de Chaux, les festivaliers s’agitent en rythme sur la mélodie qui parvient d’un peu plus loin. Après quelques minutes de marche pour rejoindre la base, c’est l’étonnement. À part les chaussures qui s’enfoncent encore un peu dans une herbe imbibée d’eau, le camping a retrouvé ses quartiers après le violent orage de la veille (lire notre article). Comme si rien ne s’était passé. Sur le chemin, les festivaliers débarquent par dizaines, transportant caisses de bière et sac de couchage. « On aurait dû prendre un diable pour tout charger », enrage un festivalier, la goutte au front.
Les tonnelles, qui avaient été endommagées la veille, ont été redressées. Les arbres jonchant le sol, dégagés. Une centaine de tentes sont dressées et les festivaliers font la fête à chaque coin de rues improvisées. Concours de jet de cacahuètes, glissade sur bâche, jeu d’alcool douteux, volley-ball, foot : l’heure est à la détente. Sous un ciel bleu parsemé de quelques nuages blancs, les maillots de bain et les chapeaux sont revenus. Et alors qu’aucun concert n’est prévu pour la soirée, ce vendredi, les festivaliers ne manquent pas à l’appel sur le camping. « Même s’il n’y a pas de concerts, on échange, on partage, on fait la fête. Des fois, on revoit les mêmes têtes qu’il y a trois ans. Le camping, c’est un truc particulier qu’il faut vivre », raconte en sirotant son verre Mathnienko, jeune strasbourgeois. Beaucoup de groupes se sont mélangés, dont le sien. « De base, on était quatre ! », en pointant du doigt la dizaine de personnes qui discutent et dansent ensemble.
Quelques départs, beaucoup d’arrivées
« Il y en a qui ont quand même eu très peur et qui sont partis hier soir et ce matin », raconte Matthieu, bénévole depuis 2016. « Environ 500 personnes sont parties.» Il sourit, visiblement rassuré en voyant que presque autant font la queue par vague à l’entrée pour revenir faire la fête au camping. Un autre bénévole, à l’entrée, s’étonne en fronçant les sourcils : « Franchement, ils sont fous ! C’est étonnant ce monde après ce qu’on a vécu hier. »
Du monde, il y en a. Et parmi eux, beaucoup de ceux qui ont vécu l’orage. Deux campeurs se croisent et crient avant de se saluer chaleureusement. « J’ai perdu mon téléphone en courant hier », explique l’un à l’autre. Ils ne s’étaient pas croisés depuis.
Tout à côté, une tonnelle de fortune est montée, des tables et des chaises sont dressées. Charly et Mathnienko n’en reviennent pas : « On ne sait pas comment notre campement a pu tenir. » Mathnienko montre ses mains, cloquées. Pour retenir la tonnelle, « il a fallu s’y mettre à plusieurs, on a eu vraiment peur ». C’est aussi ce que raconte Jean-Baptiste : « Nous étions quatre à tenir une tonnelle pour s’abriter. Nous, nous avons dû lâcher la structure pour ne pas nous faire emporter.»
La nuit après la tempête ? Rude, racontent plusieurs campeurs.« Froid », « humide », « dans la voiture ». « Ils ont eu super froid ! Il a flotté toute la nuit », confirme Matthieu, le bénévole à l’accueil. Mais désormais, l’événement est derrière eux. Quelques discussions flottent encore dans l’air, mais la plupart sont occupés à préparer l’apéro, ou à le boire. Il est à peine 16 h. « Faut rattraper le retard d’hier », rigole un groupe d’amis venus de Bretagne pour l’occasion. « On se lance le défi de boire autant que ce qu’il a plu », raconte un groupe un peu plus loin. Le pari est lancé.