La commission chargée du fonds de développement économique avec la pénalité de 50 millions d’euros de General Electric pour la non création des 1 000 emplois et présidée par Guy Maugis s’est réunie pour la première fois ce vendredi 21 juin. Le point.
La commission chargée du fonds de développement économique avec la pénalité de 50 millions d’euros de General Electric pour la non création des 1 000 emplois et présidée par Guy Maugis s’est réunie pour la première fois ce vendredi 21 juin, à Paris. Le point.
« Ce comité s’inscrit dans la durée et a un mandat clair : contribuer au développement d’emplois industriels pérennes dans les bassins d’emplois qui comptent des implantations de General Electric, principalement le Territoire de Belfort. » Voici le message principal adressé par le ministère de l’Économie et des Finances dans son communiqué, diffusé après la réunion d’installation du comité de pilotage chargé de la gestion d’un fonds de 50 millions d’euros pour le développement économique. Ce fonds est alimenté par la pénalité de General Electric consécutive à la non-création de 1 000 emplois avant décembre 2018, après le rachat de la branche énergie d’Alstom, en 2014. C’était l’un des engagements – mais pas le seul – pris par le géant américain avec l’État français (accord que Le Trois publie ici en intégralité). Le comité réfléchit notamment au véhicule financier privé qui portera ces fonds, afin de ne pas être contraint par les règles des marchés publics.
Des projets créateurs d’emplois
« Il y a la volonté de ne pas saupoudrer, mais de concentrer les fonds sur des dossiers industriels créant des emplois », insiste Damien Meslot, président du Grand Belfort et présent à la réunion. « Ce fonds pourra soutenir la création d’activités nouvelles dans des secteurs en croissance et permettra aux entreprises de réaliser les investissements nécessaires pour leur permettre de franchir une nouvelle étape de leur développement. Il vise à soutenir des projets structurants contribuant à la création d’emplois industriels pérennes », confirme le communiqué. Aujourd’hui commence donc un travail d’identification des projets. Marie-Guite Dufay, présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté, a attiré l’attention sur les sous-traitants de General Electric, à l’échelle locale. « Une attention particulière sera accordée à [cet] écosystème », valide le communiqué. Leurs transformations pour se tourner vers les projets de diversification nécessitent « de franchir le pas de technologie complexe et crée des besoins financiers », relève la présidente. Les premiers projets doivent être étudiés à la rentrée. Un cabinet de conseils sera chargé « d’identifier des projets d’investissement ». Le tout dans une « collaboration étroite » entre le national et le local, insiste Marie-Guite Dufay. En fonction des projets et des besoins, les enveloppes pourraient être abondées par les collectivités locales et par la Banque des Territoires confirment les élus. Dans un communiqué de presse, Christophe Grudler, député européen élu (MoDem), a rappelé que ce fonds existe pour la non création de 1 000 emplois. « Il ne s’agit donc pas d’un fonds de compensation lié au plan social : dans ce cadre-là, d’autres financements devront être activés pour recréer les 1 000 emplois supprimés par GE », remarque-t-il.
Diversifier
« Bruno Le Maire, qui est venu en début de réunion, a dit à Hugh Bailey (présent à la réunion, NDLR), président de GE France, qu’il fallait que le plan social soit amélioré rapidement », confie Damien Meslot, qui a également échangé pendant près de 45 minutes avec Hugh Bailey en tête à tête à l’issue de cette réunion, attendant lui aussi de nouvelles propositions de la direction envers l’intersyndicale. Les élus attendent donc des signes d’ouverture : diminution du plan social ; garantie de la pérennité d’une activité de turbines à gaz à Belfort. On sent chez les élus une volonté d’un retour autour d’une table des principaux protagonistes pour discuter . « Il faut renouer le dialogue social », insiste Damien Meslot. Il n’est pas certain que la décision de la direction de General Electric de lancer la procédure d’information-consultation malgré la non tenue de la réunion ce vendredi 21 juin soit l’un de ces signaux positifs (à lire ici) . Ni de programmer la réunion n°2 la veille de l’audience au tribunal. Si l’intersyndicale n’est pas résignée à faire échouer ce plan social, les élus cherchent de leurs côtés à en limiter l’importance mais semblent aussi bien à en accepter la réalité. À demi-mot, les élus reconnaissent que, jamais, General Electric n’annulera le plan social.
Les élus estiment qu’auparavant, les conditions n’étaient pas réunies pour que le plan social se mette en place. Mais aujourd’hui, il faut « débloquer » la situation confient certains. Une nécessité, selon eux, pour permettre à des investisseurs de venir à Belfort. Et de lancer la diversification. Damien Meslot confesse qu’il y a une étude « sérieuse » et très « approfondie » de General Electric autour de l’aéronautique, une piste envisagée encore comme compliquée par Bercy il y a quelques semaines (à lire ici). Aujourd’hui, elle est au cœur des espoirs des politiques. Bruno Le Maire a semble-t-il confirmer aux personnes présentes à cette réunion que des « contacts précis » ont été tissés avec Safran (notre article sur les raisons de faire venir Safran dans le territoire).