L’information a été confirmée par l’Agence France Presse, qui a publié une dépêche ce mardi 29 novembre. Le gouvernement ukrainien a annoncé avoir reçu des lance-roquettes unitaires (LRU), par l’intermédiaire d’un tweet de son ministre de la Défense, Oleksiï Reznikiv. “Arrivée de LRU ! L’armée ukrainienne est maintenant plus forte”, s’est-il félicité.
Le 19 novembre, dans une interview accordée au Journal du dimanche (JDD), Sébastien Lecornu, ministre des Armées, avait indiqué que deux LRU serait envoyé en Ukraine ; des soldats ukrainiens ont par ailleurs été formés à la conduite.
Le lance-roquette unitaire est une arme en service depuis 2014 dans l’armée française. Seul le 1er régiment d’artillerie de Bourogne en est doté. Et voyez ses mensurations : 27 tonnes en ordre de combat ; 500 chevaux et 8 cylindres sous le capot ; 7 mètres de longueur ; 3 mètres de largeur ; vitesse maximale, 70 km/h sur route ; et capacité à franchir des pentes de 60 % (retrouvez notre article qui présente les avantages de cette arme). Ce char est monté sur un châssis Bradley M 270. Il n’a été projeté qu’une seule fois, au Mali, en 2016.
The 4th brother in the Long Hand family, LRU from 🇨🇵, has arrived in 🇺🇦!#UAarmy now is even more powerful for deterring&destroying the enemy.
— Oleksii Reznikov (@oleksiireznikov) November 29, 2022
That is a visible result of friendship between @ZelenskyyUa and @EmmanuelMacron
Thank you to @SebLecornu, the government & people of 🇨🇵! pic.twitter.com/ENcsiOYJw9
Permanence de l’appui
Ce lanceur offre l’opportunité de frapper dans la profondeur. Ses roquettes ont une portée de 70 km, avec une précision de l’ordre d’un mètre, pouvant notamment cibler des infrastructures. C’est une arme de précision, au potentiel tactique et stratégique certain. Le LRU est équipé de 12 roquettes. Son autonomie de 500 km lui confère une certaine autonomie. Il peut s’enfoncer, se dissimuler, se positionner pour un tir puis se retirer. « Une section LRU garantit la permanence de l’appui, 24 heures sur 24, notait un officier du Royal artillery, au printemps. Il est moins vulnérable face aux défenses anti-aériennes. Il peut aussi tirer par tous les temps, qu’il vente, neige ou pleuve ! »
En termes d’artillerie, l’armée ukrainienne comptait déjà sur des Himars américains. Dix-huit canons Caesar ont aussi été envoyés avant l’été. Des batteries de missiles Crotales, des systèmes de défense sol-air seront aussi envoyés. Et l’envoi de radars sont à l’étude. Par ailleurs, la France envoie des équipements pour les combattants (casques, rations, gilets pare-balle, jumelles de vision nocturne), des munitions, des véhicules blindés type VAB et des canons de 155 mm TRF1. Elle a formé aussi, selon le ministre, 400 spécialistes ukrainiens (retrouvez ici le décryptage de France info sur le poids français dans la fourniture militaire à l’Ukraine).
Par ailleurs, le 1er régiment d’artillerie est directement engagé dans le cadre de la mission Aigle, positionnée en Roumanie, et qui consiste à renforcer la position dissuasive et défensive de l’Otan, à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, en février 2022. Un petit millier d’hommes y sont mobilisés, dont des éléments du régiment du Territoire de Belfort, avec une batterie d’artillerie mixte, comprenant une section de radars Cobra, un détachement de liaison, d’observation et de coordination, une section d’appui mortier de 120 mm (lire notre article) et des JTAC (joint terminal attack controller), un militaire chargé de coordonner les tirs entre les airs et les airs (lire notre article).
Sollicité, le ministère des Armées n’est pas revenu vers nous au moment où nous mettions en ligne.