Loéva Claverie
Eurockéennes jour J, étang du Malsaucy, 15 h. Environ un millier de personnes se pressent déjà le long des barrières qui bordent le site des Eurockéennes. Devant le camaïeu de noir et les vêtements floqués, il n’est pas difficile de reconnaître les fans d’Iron Maiden.
Le mythique groupe britannique de heavy metal, formé en décembre 1975, fête cette année ses 50 ans de carrière avec une tournée mondiale. Il se produit pour la première fois aux Eurockéennes. « On est le seul festival en France à les avoir, et il n’y a pas beaucoup de festival dans leur tournée mondiale, soulignait mardi Jean-Paul Roland, directeur du festival des Eurockéennes (lire ici). Le fait qu’ils viennent aux Eurocks, c’est quand même une reconnaissance. On a fait un gros coup. »
Dans la foule, plusieurs générations se mélangent. Certains sont des fans de la première heure, d’autres ne sont pas encore majeurs. Beaucoup détonnent par leurs tenues.
Coup de nostalgie
Bandeau, t-shirt, écharpe et même chaussettes, Alexandre Georges affiche sa passion pour le groupe de la tête aux pieds. Seul son gobelet et son pantalon sont aux couleurs du Hellfest, où il était il y a quelques jours. Arrivé vers 14h30 devant les grilles, cet agent administratif à la sécurité sociale est venu directement depuis Nancy. « C’était une occasion de les voir dans la région car ils ne passent plus chez nous. Pour les voir à présent, c’est soit dans les grandes villes, soit dans les festivals. À seulement 2 heures 15 de Nancy, les Eurocks étaient un bon plan pour les voir en exétrieur. » S’il vient pour la première fois aux Eurocks, il compte en revanche 16 concerts d’Iron Maiden à son actif. Alexandre découvre le groupe à l’âge de 8 ans, en 1982, grâce à sa sœur et à l’album The number of the beast. Son premier concert remonte à 1993, au Zénith de Nancy. Aujourd’hui âgé de 51 ans, « comme le pastis », blague-t-il, Alexandre n’a pas vu le groupe depuis 2017 et s’attend donc à « un petit coup de nostalgie ».
À quelques mètres de lui, Alice Legrand trépigne devant les grilles. À 58 ans, cette fan n’a jamais vu Iron Maiden, bien qu’elle les connaisse depuis les années 80, grâce à un cousin. Venue spécialement des Hauts-de-France, à côté de Lille, elle se dit « enchantée et excitée ». « L’énergie qu’ils dégagent a le don de me faire tout oublier. » Ce concert est son premier et le cadeau de Noël que ses enfants lui ont fait, bien que ceux-ci « n’écoutent pas du tout la même musique que moi ». Toute de noir et de clous vêtue, Alice se fond dans la foule de fans. « Pour une fois, je ne déteins pas dans la population. »
[ En images ]
» Le premier rang n'a pas de prix »
Un peu plus loin dans la foule, c’est tout le contraire. Dans la famille Di Martino, tout le monde écoute Iron Maiden. Le père, Michel, en est fan depuis les années 80. Pour Florence, la mère, la passion a commencé après sa rencontre avec Michel. « C’est ma faute », ironise-t-il. Quant aux deux enfants, « ils sont tombés dans la marmite », complète Michel. « Et on n’en est plus ressortis ! » complète Erynne, 20 ans. « On les écoute depuis qu’on est en capacité d’écouter de la musique », ajoute Liam, 13 ans. Assistant pour la première fois aux Eurocks, la famille a fait le déplacement depuis Nancy uniquement pour la journée et pour Iron Maiden. Ils reprendront la route après le concert, les deux parents travaillent ce vendredi. « Courageux ou inconscients », mais évidemment passionnés.
L’heure tourne et les fans sont de plus en plus nombreux. Devant normalement ouvrir à 17h, les barrières ont finalement été enlevées peu avant 16h. Les fans arrivés les premiers dès 7h30/8h courent se positionner devant les barrières pour l’étape de la fouille. Présente dès 8h, Violette Heim se prépare à courir ensuite pour être parmi les premiers devant la grande scène, où Iron Maiden se produit de 20h45 à 23h. « Le premier rang ça n’a pas de prix, alors on arrive très tôt et on court, même si on n’en a pas l’entraînement. »
Située à l’opposé de l’entrée, derrière une côte, la grande scène est difficile à atteindre. Les premiers arrivent essoufflés, les autres se résignent à la marche. Certains ont même fait tomber le t-shirt. Assises devant la scène, les deux sœurs Mélicia et Carméline Amann-Goeller s’estiment bien placées et n’ont qu’une hâte : que le concert commence. « On est enfin dedans, s’extasie Carméline, la plus jeune et la plus fan. Je suis excitée, heureuse. » « C’est notre père qui nous a transmis cette musique. À chaque fête, on était obligées de passer un morceau de metal. C’est une grande chance d’avoir eu une grande culture musicale, c’est pas souvent que des gens de notre génération connaissent Iron Maiden. » À 21 et 16 ans, Mélicia et Carméline voient Iron Maiden pour la première fois et la cadette espère déjà les revoir prochainement.
- Iron Maiden se produit sur la grande scène des Eurockéennes, ce jeudi 3 juillet 2025.