Après l’étape vigilance il y a 10 jours (lire notre article), le Territoire de Belfort passe au niveau d’alerte. Un seuil franchi qui signe le début des restrictions des usages de l’eau. Parmi les mesures les plus significatives, on retrouve l’interdiction d’arroser entre 8h et 20h, l’interdiction du remplissage et de la vidange des plans d’eaux, ainsi que l’interdiction de laver son véhicule dans les rouleaux en station-service. L’arrêté démarrera mardi 20 juin. « Il n’y aura pas de sanction la première semaine. Mais il pourra y avoir des contrôles, comme l’an passé » (lire notre article), et ce, dès la semaine prochaine, prévient le préfet du Territoire de Belfort, Raphaël Sodini.
Quant à une possible amélioration ou dégradation à venir, « cela est difficile à dire », expose le préfet. Des précipitations sont prévues dans les prochains jours causées par des orages, mais la semaine suivante s’annonce sèche. Et avec un niveau de l’ensemble des rivières en baisse constante, la situation ne devrait pas s’améliorer, ou du moins modifier sensiblement la situation. En cas d’aggravation, deux seuils supplémentaires d’alerte pourront encore être enclenchés.
Concernant les autres départements du nord Franche-Comté, le Doubs reste seulement au seuil de vigilance, malgré une tendance « similaire » dans les deux départements, expose le préfet. Quant à la Haute-Saône, le département est déjà en alerte sécheresse depuis le 23 mars. L’arrosage des pelouses et des espaces verts est interdit, à l’exception des potagers. Même interdiction pour le remplissage des piscines. Depuis septembre 2021, la Haute-Saône a connu 14 mois de déficit de pluie. L’alerte, l’an passé, n’avait été mise en place que le 20 juin. Le 26 mai, la préfecture a communiqué en exposant que l’état des nappes phréatiques était préoccupant. Depuis, les niveaux n’ont pas repris en vigueur.
Une année hydrologique déficitaire
Depuis l’hiver dernier, la tendance est au déficit de pluie. On enregistre 30% de déficit sur la période hivernale, en particulier sur le mois de février 2023 (15 mm, -85%), ce qui le place au 2ème rang des mois de février les plus secs depuis 1959. Le printemps est lui, légèrement excédentaire (+5%). Mais cela ne fait pas le poids avec un mois de mai deux fois moins pluvieux que la normale. Ni avec le mois juin, qui a débuté et s’est poursuivi avec un déficit très marqué de précipitations. Il aura plus seulement deux fois : un épisode très peu fructueux début juin, ainsi que dans la nuit du 18 au 19 juin. Mais cela n’est pas suffisant. Cela influe sur l’humidité des sols. Dans le Territoire de Belfort, au 12 juin, la situation des sols est similaire à celle observée habituellement début août.