Un collectif citoyen s’est constitué autour de salariés travaillant au Techn’Hom, notamment à General Electric, pour imaginer de nouvelles activités industrielles à Belfort en se basant sur la richesse de l’écosystème.
Un collectif citoyen s’est constitué autour de salariés travaillant au Techn’Hom, notamment à General Electric, pour imaginer de nouvelles activités industrielles à Belfort en se basant sur la richesse de l’écosystème. Il lance une plateforme pour proposer des idées.
« Il Faut que l’on fasse quelque chose. » Ce constat, Frédéric Vaudot, salarié de General Electric, l’a énoncé le 28 mai. On venait d’annoncer le vaste plan de restructuration qui devait toucher l’entité turbines à gaz de General Electric. « On a un écosystème, avec des universités, des professeurs, des ingénieurs, des usines, des locaux, poursuit le porte-parole du collectif. On ne va pas laisser partir ça à vau-l’eau. » Avec des collègues, des salariés de PME du Techn’Hom et des étudiants qui avaient une réflexion similaire, l’idée est née de créer un collectif rassemblant des citoyens souhaitant imaginer des projets industriels pour le territoire. C’est le collectif Ciibel, pour collectif innovation industrielle Belfort. L’objectif : « Faire advenir des activités nouvelles sur le site de Belfort en mobilisant les intelligences et les compétences diverses, disponibles et volontaires autour de projets industriels innovants collectés via l’écosystème. »
Le collectif a ouvert un sondage où l’on peut déposer une idée de projet. La plateforme sera accessible tout le mois d’août. Et est ouverte à tout le monde. C’est la première étape. Ensuite, il y aura une sélection des idées, puis une constitution d’équipe (de 7 à 12 personnes) autour de ces projets. Finalement, un hackaton sera programmé en fin d’année, dont l’objectif sera de réunir des gens intéressés autour de ces projets sélectionnés pour en développer le modèle économique. L’idée n’est pas de faire naître une innovation. Mais bien de créer une activité et d’en concevoir le modèle. Cet événement sera l’occasion de présenter le projet aux partenaires et à des investisseurs. C’est une manière, pour les salariés, de prendre en main la destinée économique du territoire, alors qu’ils ne sont pas, par exemple, représenté ou entendu par la comité Maugis, chargé de gérer le fonds de 50 millions d’euros issus de la pénalité de General Electric.
Retenir les talents
Les membres du collectif – une trentaine aujourd’hui – ont déjà identifié quelques idées d’activités à développer, notamment les small modular reactors (SMR). Ce sont de petits réacteurs nucléaires réalisés en modules, notamment utilisés dans les sous-marins nucléaires. On évoque des SMR pour produire de l’électricité dans des zones isolées. Fin 2018, une cinquantaine de projets SMR étaient à l’étude. On évoque également le développement de jumeaux numériques, qui permettent de reproduire une centrale ou une turbine numériquement et de la tester. Le collectif parle aussi de développement autour de l’hydrogène ou d’une activité qui consisterait à certifier un équipementier producteur d’énergie à diffuser sur le réseau. L’objectif est de s’appuyer sur les compétences présentes à Belfort pour créer des activités et des « filières », adhère Frédéric Vadot. Avec ou sans General Electric. « Il y a beaucoup de choses que General Electric ne veut plus faire », rappelle Philippe Petitcolin. L’idée est de se positionner. En fonction des projets, le collectif pourra solliciter le fonds Maugis pour éventuellement recevoir une aide au développement.
Le collectif est accompagné par un coach en intelligence collective, le Franco-Canadien Olivier Zara. Ce collectif sera membre du collectif Avenir du Territoire, qui regroupe intersyndicale, élus, collectivités et acteurs économiques.
Le collectif Ciibel, ode à l’intelligence collective, adresse aussi un message : développer des activités « avant que les talents ne s’évaporent ».