Le projet est impressionnant. 3 400 m2 d’emprise au sol pour le bâtiment, sur un terrain d’1,5 ha, libérant un large espace dédié aux espaces verts. 8 500 m2 de surface de plancher, répartie sur trois niveaux. Le nouvel Ehpad Les Rubans, à Valdoie, qui doit remplacer celui de la Rosemontoise, poursuit sa construction. Les premiers résidents doivent prendre possession de leur logement en février 2025, indique Florian Bouquet, président du conseil départemental du Territoire de Belfort, à l’occasion d’une visite du chantier organisée pour les élus.
Si le projet est impressionnant, l’architecte Jean-Claude Luthy a tout fait pour « alléger la volumétrie et la perception ». C’est pour cela que la bâtisse est construite en courbe, générant une ligne « fuyante ». « C’est flatteur à l’œil », sourit l’architecte en épousant les traits du bâtiment sur le plan affiché dans le cabanon de chantier.
Le nouvel Ehpad a aussi opté pour un système énergétique singulier : la géothermie. Vingt-six puits ont été creusés devant le bâtiment, à 190 mètres de profondeur. Ce sont 20 km de tubes qui serpentent le long de ces puits, récupérant la chaleur calorifique en profondeur pour la remonter à la surface. Le système est couplé à deux pompes à chaleur. « Nous sommes dans une zone très favorable », observe Robert Creel, directeur général du pôle gérontologique Claude-Pompidou. Le forage test avait même dévoilé des perspectives plus favorables que les projections des études. La solution permet de chauffer le bâtiment et de le rafraichir. Et les pompes à chaleur sont alimentées en électricité par les panneaux photovoltaïques installés sur le toit de l’Ehpad. Les 700 panneaux fournissent une puissance de 250 kW. Ce double système doit permettre d’assurer 70 % de la consommation totale du bâtiment.
La solution géothermique s’élève à 1,2 million d’euros indique Robert Creel, sur un budget total de l’Ehpad qui dépasse les 21 millions d’euros. L’agence de la transition écologique (Ademe) apporte un soutien d’environ 25 % à la solution technique. Celle-ci est deux fois supérieure à une solution classique, conviennent les promoteurs du projet. Mais on projette un retour sur investissement à moins de 10 ans.
« L’envolée des prix de l’électricité et du gaz est considérable », replace Robert Creel. Ce fut plus de 150 % d’augmentation pour ce poste de dépenses pour le pôle gérontologique en 2023. Donc investir pour maîtriser ces coûts « permet de tenir le tarif jour grâce aux économies d’énergie », souligne Florian Bouquet. L’isolation du bâtiment a aussi été l’objet de toutes les intentions. Une isolation par l’extérieure, d’une vingtaine de centimètres au minimum, a été installée. Et un système double flux a été installé dans le bâtiment pour récupérer les calories de l’air vicié afin de réchauffer les pièces, limitant ainsi les déperditions et les besoins en chauffage.