Maison Joly, sur le site du Mittan à Montbéliard, fait face à un foyer infectieux majeur ; 52 résidents sur 80 sont positifs à la covid-19 annonce l’hôpital Nord-Franche-Comté. Les visites sont suspendues dans l’établissement.
Maison Joly, sur le site du Mittan à Montbéliard, fait face à un foyer infectieux majeur ; 52 résidents sur 80 sont positifs à la covid-19 annonce l’hôpital Nord-Franche-Comté. Les visites sont suspendues dans l’établissement.
« Le virus peut venir de partout. » En quelques mots, le docteur Arnaud Lamboeuf, médecin traitant de l’unité de soins longue durée et médecin coordonnateur de l’Ehpad, deux unités de l’hôpital Nord-Franche-Comté (HNFC) regroupées au sein de Maison Joly, sur le site du Mittan à Montbéliard, glisse la difficulté, dans cette seconde vague, de parer les coups.
Depuis le 6 novembre, Maison Joly est dans une situation difficile. Elle fait face à « une épidémie galopante ». 52 résidents ont été testés positifs au SARS-CoV-2, le virus responsable de la covid-19. « C’est un foyer infectieux majeur », confirme Pascal Mathis, directeur général de l’HNFC. La semaine dernière, on comptabilisait dix nouveaux cas par jour ! Lundi, seulement 4 nouveaux cas ont été diagnostiqués. Et ce mardi, aucun nouveau cas n’était à déplorer à la mi-journée. Des nouvelles rassurantes.
« Des personnes âgées, dépendantes et fragiles »
Les résidents covid-19 sont pris en charge à Maison Joly, à Montbéliard. Aucun n’a été transféré sur le plateau technique de Trévenans. Si besoin, les résidents sont placés sous oxygène et les traitements sont administrés. « Tous les protocoles connus pour la prise en charge des patients covid sont mis en place », explique le docteur Arnaud Lamboeuf. Qu’il y ait des symptômes ou non, tous les patients « sont surveillés de la même façon », garantit le praticien. Et il se garde bien d’évoquer des cas symptomatiques ou asymptomatiques, la population concernée étant bien particulière. Ce sont « des personnes âgées, dépendantes et fragiles », rappelle-t-il.
Le docteur Arnaud Lamboeuf loue le gros « investissement » de l’établissement dans la gestion de cette crise. Du personnel a travaillé malgré ses congés ; 12 personnels ont été touchés sur les 63 travaillant à Maison Joly. « Nous bénéficions d’un encadrement médical soutenu et de professionnels formés et bien investis », souligne de son côté Pascal Mathis. Différentes compétences et différents services de l’établissement hospitalier ont été sollicités pour appuyer Maison Joly, qui n’est pas isolée.
Des infirmières hygiénistes sont venus voir les mesures et protocoles et proposent si besoin des « mesures correctives », note Pascal Mathis. Des étudiants infirmiers sont aussi venus renforcer les équipes. « Un soutien remarquable », salue-t-il.
Tests antigéniques
L’objectif est de dépister au plus près et au plus vite explique le docteur Arnaud Lamboeuf. L’appui des nouveaux tests antigéniques, disponibles à Maison Joly depuis le 14 novembre, est précieux. En vingt minutes, on a une réponse. « Cela permet de réagir très rapidement », remarque Agnés Galmiche, cadre supérieur de santé, en charge des Ehpad de Pont-de-Roide et Maison Joly à Montbéliard.
Au printemps, un seul cas avait été diagnostiqué dans l’établissement. Le résident avait été de suite « exfiltré » pour casser la chaîne de contamination. Mais le confinement complet facilitait la gestion. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Les causes de ce foyer épidémique n’ont pas été identifiées ; le docteur Arnaud Lamboeuf s’est plongé dans les dossiers garantissant « la traçabilité », en vain. L’établissement, ancien, par endroit exigu, est « favorable au virus », avance cependant le praticien, tout en sachant que le virus circule largement dans la population aujourd’hui.
Pour contrer cette situation, toutes les visites sont suspendues au sein de l’établissement. « On espère un retour à la normale le plus rapidement possible, confie Agnés Galmiche. C’est une source de stress pour les résidents, le personnel et les familles. »
"Plus le virus circule, plus il a de chance de toucher les plus fragiles. »
Les situations dans les Ehpad du nord Franche-Comté sont disparates. Il y a eu un foyer très important à l’Ehpad de Giromagny, qui a touché une trentaine de résidents. 12 cas ont été recensés à la résidence Pierre-Bonnef, à Belfort, qui appartient au pôle gérontologique Claude-Pompidou, « où la situation est sous contrôle », confirme la direction. France Bleu Belfort-Montbéliard, évoquait aussi des cas dans un Ehpad d’Audincourt (La Résidence du Parc) et dans un autre de Montbéliard (Pierre-Hauger). À côté, aucun cas, par exemple à Pont-de-Roide ou encore à La Rosemontoise, durement éprouvée au printemps (tous nos articles). « On sait stopper les choses », note Agnès Hochart, déléguée territoriale de l’agence régionale de santé (ARS), dans le nord Franche-Comté, glissant l’expérience acquise au printemps par les établissements. « La diffusion du virus dans l’ensemble de la population fait qu’il arrive aussi dans les Ehpad, avertit-elle, avant de mettre en garde : Plus le virus circule, plus il a de chance de toucher les plus fragiles. » Ce qu’il faut prendre en considération, c’est la « contagiosité » de ce virus. Que l’on peut tous porter et diffuser. D’où l’enjeu « de casser la chaîne de contamination ».