Le Trois –

Luxeuil : quatre Mirages 2000–5F renforcent la défense des pays baltes

Mirages 2000-5F de la BA 116 de Luxeuil-Saint-Sauveur (Haute-Saône), avant leur décollage le 28 novembre. | ©Le Trois – Thibault Quartier
Reportage
Quatre mirages 2000-5F de la BA 116 de Luxeuil-Saint-Sauveur se sont envolés pour la Lituanie, ce mardi matin. Ils vont assurer une mission de police de l’air sur le flanc Est des alliés de l’Otan, limitrophe de la Russie. Une posture de dissuasion, active depuis 2004 et renforcée depuis 2014. La mission dure 4 mois. Une centaine de personnes est mobilisée.

Le commandant Julien, dit « Le Sid », contrôle sa montre. Il est 7 h 30, à la base aérienne 116 de Luxeuil-Saint-Sauveur (Haute-Saône), ce mardi 28 novembre. Il ouvre le briefing de vol, accompagné de ses compagnons de chasse : les capitaines Raoul et Thomas ; ainsi que le lieutenant Simon. Leur mission : rejoindre la base de Šiauliai, en Lituanie, où ils vont assurer une mission de police du ciel, dans les pays baltes, sous l’égide de l’alliance militaire qu’est l’organisation du traité de l’Atlantique nord (Otan).

Le commandant d’escadrille détaille la route, annonce le point de ralliement après le décollage, évoque le ravitaillement en vol et liste les pistes de déroutement présentes sur ce parcours d’un millier de kilomètres. On sensibilise aussi sur l’enclave russe de Kaliningrad, insérée entre Pologne et Lituanie, pour éviter de traverser un territoire non-autorisé en faisant une erreur de route. En jetant un regard par la fenêtre, le commandant Julien fait un point météo, reconnaissant que ce sera peut-être « un peu pénible » par moment, notamment au-dessus de l’Allemagne et de la Pologne. « Il y aura du givrage important dans le bloc 1 », glisse-t-il à ses équipiers. « Le vent sera favorable en fin de trajet », ajoute-t-il. Et on alerte sur un risque de neige à l’arrivée, appelant « à la prudence ». Rien n’est laissé au hasard. On détaille les plans de vol, on répartit le matériel et on vérifie les coordonnées. 

Quelques minutes après, le groupe de chasse 1/2 « Cigogne » est prêt à embarquer. On signe les registres, on enfile les combinaisons anti-G et on s’équipe des éléments de survie en cas d’éjection. À 8 h 05, les quatre pilotes entrent en piste et à 8 h 10, ils débutent le check-up complet de leur appareil.

Il est 8 h 27. Un bruit assourdissant s’enclenche. Ça sent fort le kérosène. Le capitaine Thomas vient d’allumer le réacteur de l’avion. Il sort l’aéronef de son hangar. Il faudra attendre 9 h pour voir décoller les aéronefs. Mais seulement trois le feront. L’un des avions reste au sol à la suite de soucis mécaniques. Le pilote rejoindra l’escadrille plus tard.

Tout un écosystème autour de l’avion

« Nos avions sont partis pour un détachement de quatre mois », replace le colonel Anne Labadie, commandant de la BA 116. « C’est une mission de temps de paix, purement défensive et préventive », indique l’officier. Elle se veut être une mission de « dissuasion », conforte le ministère des Armées.

Lorsque les trois pays baltes (Estonie, Lettonie et Lituanie) ont rejoint l’Otan, en 2004, ils ont demandé un renforcement des capacités de police du ciel. Les alliés ont accepté. Elles ont été installées sur la base lituanienne de Šiauliai. Cette mission permanente a été renforcée en 2014, lorsque la Russie a annexé la Crimée. Une deuxième base a notamment été installée en Estonie, à Ämarie, pour renforcer les capacités de défense aérienne du flanc est des alliés de l’Otan.

Dès le 30 novembre, La France « assure ainsi un tour d’alerte », indique le ministère des Armées. C’est sa 10e participation depuis 2004. Elle succède à l’Italie. Là-bas, les pilotes vont assurer des missions de « permanence opérationnelle ». Le détachement est alors sur le qui-vive pour répondre à toute alerte afin de protéger, contrôler et faire respecter la souveraineté de l’espace aérien des trois pays baltes. Ce dernier s’étend sur plus de 175 000 km2, soit l’équivalent d’un peu plus de 30 % de l’espace aérien de la métropole française. La mission permet aussi aux pilotes français de mener des entraînements avec d’autres forces de l’Otan et de renforcer « l’interopérabilité », indique le commandant de base.

« C’est tout un écosystème qui se déplace avec ces avions », insiste le colonel. Une centaine de personnes de la BA 116 est déployée en Lituanie, dont une quarantaine de mécaniciens, autour de six pilotes de chasse et de leur quatre Mirage 2000-5F. Le détachement comprend aussi une quinzaine de fusiliers et commandos de l’air, des pompiers de l’air, des militaires du service de santé et de l’énergie opérationnelle et des spécialistes des systèmes d’information et de communication. Si les avions sont partis ce mardi matin, les autres effectifs les ont précédés dans le week-end. « C’est une sacré organisation », reconnait le colonel. « On amène les pièces. On amène tout », remarque-t-elle.

Le colonel Anne Labadie souligne « la fierté » de ce déploiement, qui illustre « des heures de travail souvent cachées ». Et communiquer sur ces phases permet aussi « d’expliquer nos missions et ce que l’on fait au quotidien », argumente-t-elle. Au quotidien, la 2e escadre de chasse de la BA 116 « assure des missions de défense aérienne et d’escorte, d’interception, de protection et de surveillance de l’espace aérien », liste le ministère des Armées. Un millier de personnes travaillent sur la base aérienne.

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