C’est un signal institutionnel fort. General Electric et l’UTBM ont créé une chaire industrielle sur les solutions énergétiques de demain. Un programme qui conforte des relations fortes entre les deux structures, mais qui structurent surtout des échanges futurs autour des énergies de demain.
C’est un signal institutionnel fort. General Electric et l’UTBM ont créé une chaire industrielle sur les solutions énergétiques de demain. Un programme qui conforte des relations fortes entre les deux structures, mais qui organisent surtout des échanges futurs autour des énergies de demain.
Depuis plus de quarante ans, l’université de technologie de Belfort-Montbéliard (UTBM) – et les institutions qui l’ont précédé avant 1999 – ainsi que General Electric coopèrent. Une collaboration qui se note par la présence de 200 alumnis de l’UTBM dans les différentes entités de General Electric en France, qui compte un peu moins de 13 000 salariés aujourd’hui. « C’est une relation notable », apprécie Emmanuel Mercier, directeur général de l’entité turbine à gaz de General Electric en France (GE EPF) ; il a pris ses fonctions au mois de janvier, en succédant à Patrick Mafféïs (notre article).
Pour l’UTBM, cela illustre une nouvelle fois la qualité de ses enseignements et le prestige de son établissement. L’établissement compte déjà une chaire industrielle dans ses murs, signée avec EDF.
10 % des apprentis UTBM chez GE
Chaque année, près de 40 vacataires travaillant à General Electric assurent des cours magistraux ou des travaux dirigés à l’UTBM, représentant 400 heures d’enseignement indique Maxime Buquet, ingénieur à General Electric et titulaire de cette chaire intitulée « Fourniture de solutions énergétiques pour le monde de demain ». Les entités belfortaines de GE accueillent également 10 stagiaires et 30 apprentis chaque année ; sachant que l’UTBM accueille 300 apprentis par an dans son cursus. Le premier contributeur en termes de taxe d’apprentissage, à l’UTBM, est aussi General Electric. L’industriel participe également au Crunch time, un évènement qui réunit plus de 1 500 étudiants pendant cinq jours et qui se creusent les méninges pour trouver des réponses aux problèmes soulevés par des industriels. Les liens sont forts.
La chaire « vient affermir ces relations », note Ghislain Montavon, le directeur de l’UTBM qui a offert à Emmanuel Mercier une reproduction de la fameuse tour de l’UTBM sur le site de Sévenans, façonnée grâce à de la technologie additive (souvent appelée imprimante 3D) utilisant du cuivre ; une vraie prouesse car seulement deux établissements peuvent le faire en France : l’UTBM et l’Onera, le centre français de recherche aérospatiale. « C’est un concentré de compétences et de savoir-faire », apprécie le directeur, qui a reçu en retour un objet fabriqué avec une aube de turbine à gaz de classe F, usinée à Bourogne.
« Un récit pour l’avenir »
Cette chaire est tournée autour de plusieurs dynamiques. La première est celle de l’hydrogène, un gaz utilisé dans les turbines à combustion depuis plusieurs décennies et dont les applications sont au centre de déploiements technologiques importants actuellement. Les travaux porteront notamment sur des applications concernant l’intégration, l’ingénierie systèmes et l’opérabilité.
Autre sujets d’intérêt, le digital et l’usine 4.0. Aujourd’hui, l’UTBM travaille par exemple avec General Electric sur un objectif « o défaut » permettant de détecter les défauts des pièces très rapidement. Des étudiants ont aussi planché sur une montre permettant de suivre en temps réel les mesures de la turbine.
Une chaire permet des allers-retours entre l’univers académique et l’univers industriel. On adapte les produits. On adapte les formations en fonction des enjeux de chacun et des besoins. « L’objectif de la chaire est de traiter de manière pluridisciplinaire les sciences de l’énergie et leur industrialisation », explique Maxime Buquet. Une dynamique intéressante, d’autant plus quand on sait qu’une turbine à gaz de classe HA (les plus puissantes du monde) génèrent en 12 heures plus de données qu’en contient la bibliothèque nationale François-Mitterrand confie Maxime Buquet. Dans un monde où l’on cherche une énergie verte, durable et bon marché, ces relations sont essentielles.
« General Electric et l’UTBM sont deux institutions importantes de notre territoire », apprécie Éric Koeberlé, vice-président du Grand Belfort, en charge de l’enseignement supérieur, remarquant que General Electric était l’un des plus gros employeurs du Territoire. « Et pour longtemps, je l’espère”, a-t-il ajouté. « C’est une très bonne nouvelle pour le territoire que le monde de l’enseignement supérieur et l’industrie approfondissent [leurs relations] pour faire écosystème au niveau du territoire », salue pour sa part Mathieu Gatineau, secrétaire général de la préfecture du Territoire de Belfort. « C’est un récit tourné vers l’avenir », a-t-il conclut.