(AFP)
L’enquête de la Cellule en charge de la lutte contre la délinquance économique et financière du Groupement de Gendarmerie du Doubs a identifié 300 virements bancaires effectués depuis le compte d’Emmaüs Ornans à destination d’un compte ouvert au nom du président de l’association dans une banque en ligne. Le préjudice atteint 460 000 euros.
L’ancien président aura l’obligation d’indemniser Emmaüs France et devra effectuer 240 heures de travail d’intérêt général. Il a l’interdiction de gérer une entreprise pendant 10 ans. Il n’a pas fait l’objet d’un mandat de dépôt. “Le Conseil d’administration de l’association ne s’était pas réuni depuis des années. Le comptable ne pouvait pas obtenir auprès du président les justificatifs nécessaires à la certification des comptes. Un précédent comptable travaillant pour l’association avait même jeté l’éponge”, a détaillé le procureur.
Placé en garde à vue mi-octobre l’ex président a admis les faits et reconnu avoir détourné une partie des fonds de l’association à des fins personnelles. Des faits aggravés passibles de sept ans de prison car commis au préjudice d’une association faisant appel au public. Il a “justifié les virements bancaires à son bénéfice afin de se rémunérer pour les 60 heures hebdomadaires qu’il passait au service de l’association”, a ajouté M. Manteaux.
“L’ex président d’Emmaüs Ornans disposait de très peu de biens patrimoniaux à son nom, mais menait un train de vie fait de voyages à l’étranger et d’objets de luxes qui ont été saisis”, a encore précisé le magistrat. Deux véhicules, dont une Porsche, ont été basculés dans le patrimoine de l’Etat. “L’épouse a affirmé découvrir l’affaire, ne sachant pas que les fonds provenaient de détournements aggravés de l’association.
Pour justifier ses revenus, le mari expliquait à son épouse être le détenteur de brevets dans le domaine des transports publics. La maîtresse de l’ex président, avec qui il fréquentait les restaurants étoilés de la région et était parti en voyage aux Etats-Unis, a déclaré qu’elle ignorait sa double vie car il s’était présenté comme veuf. Elles feront l’objet d’alternatives aux poursuites judiciaires, ayant été abusées par la version du mari-amant”, selon M. Manteaux.