Retour aux côtés de Caroline Debouvry, présidente de l’association et Jérémy Jacquemin, chef de projet, sur le dispositif des casques bleus. Un dispositif qui remet au cœur des préoccupations l’homme… Ou plus précisément le chef d’entreprise.
Retour aux côtés de Caroline Debouvry, présidente de l’association et Jérémy Jacquemin, chef de projet, sur le dispositif des casques bleus. Un dispositif qui remet au cœur des préoccupations l’homme. Et plus précisément le chef d’entreprise.
« L’histoire des casques bleus, c’est avant tout l’histoire d’une entreprise et d’un homme », rappelle Caroline Debouvry, présidente de l’association des Casques Bleus. En juillet 2016, la CPME a été interpellée par un chef d’entreprise qui avait un problème dans le cadre d’un marché public. « C’était quelqu’un qui avait eu un accident. Il avait eu des ennuis en escadrille », se remémore Caroline Debouvry. Dans ce cadre, la CPME l’a aidé et accompagné jusqu’à la cession de l’entreprise. « On a tout remis en ordre de marche », raconte la présidente. Mais lorsque la cession est actée, le chef d’entreprise met fin à ses jours. « On a su voir la problématique de l’entreprise mais pas la souffrance de l’homme. Cela a mis beaucoup de temps, mais on ne pouvait pas rester sans rien faire.» Les agents de la CPME se renseignent. Et finissent par fonder le dispositif. Pour que plus jamais, l’homme ne soit oublié.
Un dispositif par et pour les chefs d’entreprise
L’association est gérée par une dizaine de bénévoles, tous chefs d’entreprise. « Aujourd’hui, les casques bleus, ce sont des chefs d’entreprise bénévoles qui vont rencontrer un autre chef d’entreprise », pointe la présidente. « Ils se comprennent. Ils ont les mêmes problématiques. Cela permet de favoriser la confiance », argue Jérémy Jacquemin, chef de projet. « Avant de parler de lui, le chef d’entreprise va parler de son bébé, son entreprise. Et c’est totalement normal. Ça permet de briser la coquille », analyse la présidente. Et c’est même ce premier échange sur l’entreprise qui permet de poser la fameuse question plus naturellement : Et toi, comment ça va ?
Un numéro a été mis en place comme premier relai : la ligne est ouverte 24h sur 24 et sur 7 jours sur 7. Après le premier coup de fil, un binôme bénévole prend le relai. Un binôme qui se chargera d’aider l’entrepreneur dans ses démarches. Sur ce terrain, la force de l’association : c’est son réseau. En lien étroit avec la CPME, la Caf, l’Ursaaf et d’autres institutions : les relais pour trouver des solutions sont à portée de main et permettent de débloquer des situations périlleuses rapidement.
Si besoin, en parallèle, l’association APESA (aide psychologique aux entrepreneurs en souffrance aigue) aide sur le volet humain. Des psychologues sont formés pour répondre aux chefs d’entreprises. Pour écouter, épauler. Et 5 séances sont offertes aux chefs d’entreprises, si besoin. « Une fois sur dix, environ, on enclenche l’aide psychologique », pointe la présidente.
140 personnes aidées
Evidemment, c’est encore souvent les proches qui appellent. « Quand un chef d’entreprise nous appelle lui-même, c’est souvent plus pour des problèmes pratico-pratiques. » Et ça tombe bien, puisque les casques bleus sont aussi là pour ça. Mais l’association a aussi de nombreux relais, qui permettent de brandir un drapeau rouge s’ils constatent qu’une entreprise et son ou sa dirigeante est en difficulté. L’Opsat notamment (Organisme pour la Prévention des risques professionnels & de la Santé Au Travai), qui travaille en collaboration avec les casques bleus. Mais aussi les banques et les assurances : qui sont les premiers au courant lorsqu’une entreprise va mal.
Jérémy Jacquemin, chef de projet, analyse : « On essaye vraiment de créer un climat de confiance. Notre seul problème, c’est de ne pas être assez connu des chefs d’entreprises. L’objectif : c’est qu’ils nous appellent en amont des problèmes qu’ils peuvent rencontrer. S’ils nous appellent au plus tôt, au plus près, on intervient encore mieux. A la moindre petite contrariété, il faut qu’ils se sentent légitimes de nous appeler. » A ce jour, ce sont 140 chefs d’entreprises qui ont été aidés en trois ans.
Caroline Debouvry rappelle que le dispositif est 100% anonyme. Et bien entendu gratuit. Le numéro est joignable 7 jours sur 7. 24h sur 24. Rappel et prise de contact dans les 24 heures. Au 07 62 68 19 77