Le Territoire de Belfort et le Doubs sont passés en zone rouge. Le préfet du Territoire a annoncé ce dimanche matin de nouvelles mesures, dont le port du masque obligatoire dans la totalité de Belfort et Valdoie. Les mesures pour le Doubs seront annoncées lundi.
« En vingt jours, le taux d’incidence a été multiplié par trois », a souligné d’emblée ce dimanche matin, 20 septembre, le préfet du Territoire de Belfort, lors d’une conférence de presse tenue avec Eugène Krantz, directeur départemental de l’Education nationale, et Agnès Hochart, directrice départementale de l’ARS (agence régionale de santé). Le département, comme son voisin du Doubs, est placé « zone de circulation active du virus », ce qui ouvre la possibilité au préfet de prendre de nouvelles mesures pour tenter d’endiguer la propagation du virus.
La première adoptée consiste à rendre obligatoire, dès ce lundi 21 septembre, le port du masque dans la totalité de Belfort et de Valdoie (et non plus dans certaines zones de Belfort). Cette mesure est complétée par l’obligation du port du masque sur les campus universitaires, y compris à l’extérieur, et dans un rayon de 50 mètres autour des entrées des écoles, collèges, lycées, CFA, aux heures d’ouverture et de fermeture, à partir de 11 ans.
Les contrôles vont s’intensifier dans les jours à venir, avec un objectif de prévention et de pédagogie dans un premier temps, puis avec des consignes de sanctions, avec des risques d’amendes de 135 € (1500 € en cas de récidive dans les quinze jours).
Le préfet en appelle à la vigilance dans les comportements individuels et collectifs. Par exemple pour les fêtes familiales et notamment les mariages « moments à risque majeur » de transmission du virus. Idem dans les bars et les restaurants, où les contrôles vont être intensifiés. Une fermeture administrative a ainsi été prononcée la semaine dernière pour un bar proche de la préfecture. Vigilance aussi pour les soirées privées, et notamment étudiantes. « Il a suffit de deux ou trois soirées étudiantes pour avoir plus de 50 cas en trois jours », relève Jean-Marie Girier.
"Créer un choc de responsabilité"
Parallèlement, l’organisation des tests de dépistage est en cours, en lien avec les laboratoires privés. La priorité est donnée aux personnes symptomatiques, aux personnels médicaux, aux personnes vulnérables, tandis que la capacité à réaliser des tests augmente. Le délai pour obtenir les résultats doit passer de 48 h à 24 h. L’autorisation du test salivaire va encore augmenter les capacités , dans les semaines à venir.
Le préfet en appelle toutefois à la raison, afin de ne pas embouteiller inutilement les laboratoires : « Ce n’est pas parce qu’on est contact d’un cas contact que l’on est soi-même cas contact », explique-t-il. La CPAM et l’ARS sont chargées de contacter les cas contacts pour les inviter à se faire tester et à leur indiquer les comportements à adopter.
La décision de faire passer les départements en zone rouge est prise en fonction du nombre de nouveaux cas de covid-19 pour 100 000 habitants : le seuil a été fixé à 50 cas pour 100 000 habitants. Dans le Territoire de Belfort, il est de 53,44 cas, avec un taux de positivité qui augmente régulièrement, de 1 à 2%, il a atteint 3,26% cette semaine. « La situation se dégrade doucement, mais sûrement, explique le préfet. Il faut créer un choc de responsabilité. Nous devons lutter ensemble contre la propagation du virus. »
Agnès Hochart, déléguée départementale de l’ARS, souligne que l’hôpital nord Franche-Comté se prépare d’ors et déjà à une hausse des hospitalisations. La capacité en réanimation est de 20 lits ; l’hôpital est près à la porter à 40 lits.
L’enjeu des mesures prises est d’endiguer la propagation du virus pour protéger les personnes à risques.
La préfecture du Doubs a annoncé ce dimanche le classement du département en zone rouge, mais les mesures ne seront annoncées que ce lundi.
Quelles mesures peuvent-elles être prises ?
Le passage d’un département en zone rouge, comme c’est le cas pour le Territoire de Belfort et le Doubs, donne au préfet des pouvoirs renforcés. Il peut prendre des mesures complémentaires sur son territoire pour lutter contre la propagation du virus, notamment :
- limiter les déplacements à un rayon de 100 km, à un département ou à une ville
- fermer partiellement ou complètement les établissements recevant du public (ERP) non essentiels (par exemple des salles de spectacles, des centres commerciaux, des gymnases, des musées,…), des lieux de réunions ou des lieux publics (rues, jardins, parcs, plans d’eau, plages, …)
- interdire la tenue des marchés, couverts ou non et quel qu’en soit l’objet
- limiter, voire interdire des rassemblements
Ces mesures sont prises en concertation avec les maires et les Agences régionales de santé (ARS) en fonction des données épidémiologiques locales.
Si le virus continue à se diffuser, on peut donc s’attendre à ce que les préfets piochent dans ce catalogue.