Depuis le 2 septembre, un administrateur provisoire a été nommé au foyer Epona à Fontaine (lire notre article). Cela fait suite à « l’insuffisance de dialogue avec la Mecs « Epona » et à de nombreux signalements », explique la collectivité, qui est autorité de contrôle, dans un communiqué de presse adressé fin août. « Compte tenu de la gravité et de la concordance des situations décrites au sein de l’établissement », écrivait encore le Département, l’activité de la structure Epona a été suspendue par arrêté.
Désormais, « l’administrateur doit démêler un sacré sac de noeuds », explique Marie-France Céfis, vice-présidente du conseil départemental du Territoire de Belfort en charge de la protection de l’enfance. Plusieurs salariés dénoncent des faits de harcèlement, des manquements dans le signalement de problèmes avec des jeunes dans la structure… tandis que d’autres apportent un soutien sans faille à la direction. La directrice elle-même se défend des accusations dénonçant un « sabotage » (lire notre enquête).
« Un loyer excessif »
« L’administrateur est seul à bord pour tout démêler. Il devrait rendre ses conclusions cette semaine », indique Marie-France Cefis. Des décisions sont donc attendues. L’idée se porte sur une délocalisation des enfants. « On ne restera pas dans ces murs, ça c’est sûr, certifie-t-elle, avant d’avouer : On paye un loyer excessif. » Fin août, avant de placer le foyer sous administration provisoire, le Département a approuvé une dotation globale de 928 500 euros pour le fonctionnement de la structure. Il a aussi, toujours, la prise en charge des salaires (47 salariés).
Si la situation est complexe pour le conseil départemental, qui souhaite, d’après Marie-France Céfis, sortir des murs, c’est parce que la maison d’enfants est étroitement lié à la famille d’Audrey Lehmann-Friess. Le lieu où vivent les jeunes est régi par une société civile immobile (SCI), la SCI du Bocage, dont Audrey Lehmann-Friess est gérante. Elle loue le bâtiment à l’association Epona. Les voitures louées par l’association appartiennent à la société de son mari. Et l’entreprise qui gère la location des chevaux, est aussi la propriété du couple.
Lundi prochain, une conférence de presse est annoncée par le conseil départemental ; elle était initialement programmée ce mardi 17 septembre. « En tout cas, c’est un empire qui va s’effondrer », promet Marie-France Céfis.