« Nous sommes très heureux », sourit Stéphane Guyod, le président de l’association sportive Danjoutin-Andelnans-Meroux (Asdam), le club de foot local aux 340 licenciés. Depuis quelques semaines, des engins de chantier ont investi le carré vert de Danjoutin, rue du Général-de-Gaulle. Ils aménagent un terrain de football synthétique. Cela fait une dizaine d’années que le club réclamait cet outil. Stéphane Guyod est, par ailleurs, maire de Meroux-Moval et président de l’association des maires du Territoire de Belfort.
« La gestion des terrains devenait de plus en plus compliquée, à l’automne et à la reprise, au printemps », replace Stéphane Guyod. Selon lui, la bonne saison de l’équipe fanion, en R2, résulte de sa capacité à s’entrainer « correctement » et « dans de bonnes conditions », grâce à des clubs partenaires qui ont prêté leur terrain synthétique.
« C’est une longue histoire », confirme Emmanuel Formet, maire écologiste de Danjoutin. Longtemps, le projet a été bloqué par le coût élevé. Le dossier a été relancé en 2021. Aujourd’hui, il s’élève à 1,3 million d’euros, avec l’éclairage. Le conseil départemental et le Grand Belfort participent à hauteur de 200 000 euros chacun : un engagement qui permettait de répartir le coût de l’investissement. Le conseil régional Bourgogne-Franche-Comté ajoute 150 000 euros, l’État, 120 000 euros, et la fédération de football, 30 000 euros. La commune attend encore une subvention de l’agence nationale du sport ; 180 000 euros sont espérés. Son obtention permettra de lancer le marché de l’éclairage. « Un terrain synthétique sans lumières, c’est comme une voiture sans roue », interpelle Stéphane Guyod, pour souligner l’importance de cette subvention (lire ci-contre).
Quid des fonds européens ?
« J’ai un petit coup de gueule, dévoile Stéphane Guyod. On nous dit qu’on ne va pas chercher les fonds européens. » Il cible le député européen Modem du Territoire de Belfort, Christophe Grudler, qui souligne régulièrement qu’on ne va pas assez chercher les fonds européens. « On dépose un dossier, on promet une subvention et on s’aperçoit finalement qu’il y a 0 », critique-t-il. « Il y a de l’argent à l’Europe, mais elle n’est pas distribuée. »
Le synthétique de Danjoutin sera plus utilisé
Le terrain va servir à l’Asdam. Mais pas que. Il va aussi « bénéficier aux écoles et au club de l’âge d’or, qui propose du football en marchant », énumère Emmanuel Formet. Le terrain synthétique démocratise le recours au terrain de foot. Ce terrain n’a pas de trous et permet aux seniors de jouer sans risquer de se blesser. Les pompiers ou les policiers, qui utilisent le gymnase une fois par semaine, pourront aussi l’utiliser.
L’énorme avantage d’un terrain synthétique, c’est son taux d’utilisation. « On l’utilise beaucoup plus d’heures, explique Emmanuel Formet. Même s’il pleut, on peut l’utiliser sans l’abîmer. » il n’est, ainsi, pas simplement réserver aux matchs de l’équipe fanion, le week-end. Et tout le monde peut l’utiliser, à l’instar d’un gymnase. « C’est l’équivalent de six à huit terrains en heures utilisées, si tu ne veux pas abîmer le terrain en herbe », compare Emmanuel Formet. Autre avantage : il n’y a plus d’arrosage l’été pour essayer de préserver le gazon. La commune a acquis un tracteur éclectique pour l’entretien des billes en liège, qu’il faut remettre une fois par mois.
Le reste à charge pour la commune, après récupération de la TVA, sera de 276 000 euros ; un prêt est à l’étude. Le budget de fonctionnement de la commune s’élève à 3,4 millions d’euros cette année ; l’investissement s’élève à 2 millions d’euros. « Depuis 2020, et en comptant 2025, nous avons investi 9 millions d’euros », insiste Emmanuel Formet ; une manière indirecte de contrer les arguments de ceux qui estiment que rien n’est fait à Danjoutin (lire notre article).
L’autre terrain, sur lequel les équipes s’entrainaient, va être supprimé. Les réflexions sont en cours pour le futur aménagement.