Depuis la rentrée, des centres mobiles de vaccination contre la covid-19 s’installent dans les collèges, lycées et sur les campus universitaires du nord Franche-Comté pour étendre la couverture vaccinale et aller au plus près des besoins. Reportage, à l’université de technologie de Belfort-Montbéliard, à Sevenans.
Depuis la rentrée, des centres mobiles de vaccination contre la covid-19 s’installent dans les collèges, lycées et sur les campus universitaires du nord Franche-Comté pour étendre la couverture vaccinale et aller au plus près des besoins. Reportage, à l’université de technologie de Belfort-Montbéliard, à Sevenans.
« Après l’injection, je vous conseille de boire beaucoup d’eau dans votre journée et de prendre du [paracétamol] toutes les 6 heures », recommande l’infirmière de Jussieu Secours, qui vient d’inoculer la première dose de vaccin à une jeune étudiante de l’université de technologie de Belfort-Montbéliard (UTBM), dans une ambulance transformée en unité mobile de vaccination, installée à proximité de l’accueil de l’établissement d’enseignement supérieur. Elle l’informe que c’est un vaccin et qu’elle peut ressentir quelques effets secondaires, qu’elle liste. Mais surtout, elle rassure la jeune femme.
Avant d’accueillir cette unité mobile, l’UTBM avait adressé un questionnaire anonyme aux quelque 3 500 étudiants et personnels de l’établissement pour savoir s’ils étaient vaccinés. « Nous voulions connaître la couverture vaccinale », confie Virginie Breuillard, conseillère prévention de l’école. Aujourd’hui, 52 % des personnes interrogées ont répondu. Et 91 % étaient vaccinées. Pour celles qui ne l’étaient pas, le questionnaire demandait si elles étaient intéressées par la mise en place d’un dispositif de vaccination sur le campus. 45 personnes sur 90 ont répondu oui.
Trois mercredis de suite, des unités mobiles de vaccination s’installeront sur les trois campus universitaires du nord Franche-Comté : Sevenans ; le Techn’Hom à Belfort ; Montbéliard. « L’objectif est d’accroitre la couverture vaccinale des étudiants », explique Christophe Duverne, directeur de cabinet du préfet du Territoire de Belfort. La direction de l’UTBM rappelle l’implication des étudiants dans la sensibilisation à la vaccination, moyen pour qu’il puisse retrouver leur liberté. « Ils ont vécu une situation tellement hors norme », rappelle François Jouffroy, le directeur de la communication de l’UTBM, marquée par l’isolement, les cours en distanciel, la précarité… « Sans passe sanitaire, il y aurait un reconfinement, relève le directeur de cabinet. C’est un outil qui permet une continuité économique et sociale. » Ce dispositif « allez vers » vise donc à faciliter la vaccination. « Nous faisons une offre la plus large possible », glisse Sandrine Marchetti, de l’agence régionale de santé, qui évoque un travail « de dentelle », comme celui qui a consisté à s’installer à proximité des centres commerciaux, de travailler avec l’Armée du Salut ou encore de positionner l’unité dans les quartiers. « Il faut faciliter la vaccination », résume Christophe Duverne.
67 nationalités à l’UTBM
L’UTBM accueille des étudiants originaires de 67 pays. On compte 2 800 étudiants, dont 630 étudiants étrangers. La situation sanitaire a forcément compliqué leur venue, notamment lorsque des périodes d’isolement doivent être organisées à l’arrivée, en fonction du pays d’origine. Si des étudiants étrangers sont vaccinés par des vaccins non reconnus (encore) par l’agence européenne du médicament, comme le vaccin russe Spoutnik ou le chinois Sinovac, ne peuvent pas prétendre au passe sanitaire. L’ARS précise que dans ce cas, ils peuvent se faire revacciner.
Dans la même logique, un planning a été établis pour les collèges et lycées du département, qui seront tous visités au mois de septembre. Et une seconde tournée sera prévue en octobre pour les secondes injections. Ce dispositif s’appuie sur le centre mobile du conseil départemental et sur celui de Jussieu Secours.
Aujourd’hui, le taux d’incidence s’élève à 152 pour 100 000 habitants dans le Territoire de Belfort, annonce la délégation territoriale de l’agence régionale de santé, près de deux fois supérieure au niveau régional. 33 personnes sont hospitalisées pour covid-19 à l’hôpital Nord Franche-Comté, dont 9 en réanimation. « Nous sommes sur un plateau », observe Sandrine Marchetti, qui baisse doucement. Avec la rentrée, les semaines d’intégration, le Fimu, on appelle « à la vigilance », indique le directeur de cabinet du préfet, pour éviter une forte reprise, d’ici 15 jours. Aujourd’hui, 59 % des Belfortains ont un schéma vaccinal complet et 70 % ont déjà reçu une première injection, sachant que 17,7 % de la population du département est âgée de 0 à 14 ans (Insee, 2018) et que la vaccination n’est ouverte qu’aux personnes de plus de 12 ans. Dans les grandes lignes, 85 % de la population du Territoire de Belfort peut donc aujourd’hui être vaccinée si elle le souhaite.