La dernière livraison du bulletin d’analyses de l’INSEE Bourgogne Franche-Comté s’intéresse à la surmortalité liée au covid-19. Avec une hausse de 85% du nombre de morts, le Territoire de Belfort paie un lourd tribut.
La dernière livraison du bulletin d’analyses de l’Insee Bourgogne-Franche-Comté s’intéresse à la surmortalité liée à l’épidémie due au coronavirus. Avec une hausse de 85% du nombre de morts, le Territoire de Belfort paie un lourd tribut.
« Au cours de la crise sanitaire de la Covid-19, le nombre de décès a fortement augmenté dans la région et a dépassé les niveaux moyens constatés ces cinq dernières années. C’est entre le 11 mars et le 26 avril que l’excédent de décès est le plus marqué, avec 1 400 décès supplémentaires en Bourgogne- Franche-Comté, soit 36 % de plus que sur la moyenne des cinq dernières années sur la même période », relèvent les analystes de l’antenne régionale de l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques).
Sans surprise, on constate que la région a été attaquée sur deux fronts. Le principal étant le Territoire de Belfort, dont la proximité avec Mulhouse, point d’entrée de l’épidémie en France, s’est payée au prix fort. La région de Dijon a également été touchée, quelques cas y ayant été importés de l’Oise, autre cluster majeur. Le Territoire de Belfort enregistre alors un surcroît de mortalité de 85 %. Cet excédent est de 67 % dans le Doubs et dépasse 45 % en Côte-d’Or et en Haute-Saône.
Un épisode moins meurtrier que la canicule de 2003
« Au total, entre le 11 mars et le 26 avril, 5 350 décès se sont produits dans la région, 36 % de plus qu’en moyenne ces cinq dernières années sur la même période. Cela représente un excédent de 1 400 décès, lié en partie à la pandémie de Covid-19 », poursuit le bulletin de l’Insee. « Ce n’est cependant pas un cas unique. Au cours des cinquante dernières années, la France a traversé plusieurs crises sanitaires qui ont parfois davantage marqué la mortalité que celle de 2020. La plus ancienne est liée à la grippe « de Hong-Kong », une épidémie qui démarre en Asie en 1968. La France comme la région Bourgogne-Franche-Comté sont concernées au cours de l’hiver 1969-1970 par la seconde vague de cette épidémie. Entre le 3 décembre 1969 et le 14 janvier 1970, la région enregistre un excédent de 1600 décès, soit 41% de plus que la moyenne des cinq années environnantes. Plus proche dans le temps, la canicule de l’été 2003 se classe aussi parmi les épisodes les plus meurtriers de ces cinquante dernières années. Du 31 juillet au 29 août 2003, on dénombre 900 décès supplémentaires dans la région, 43 % de plus que la moyenne des cinq années précédentes sur la même période. »