Un étudiant en informatique de 23 ans a été condamné mercredi à six mois de prison avec sursis pour avoir créé et géré une plateforme de streaming illégale qui a hébergé jusqu’à 2 millions de vidéos, a-t-on appris jeudi auprès du greffe du tribunal correctionnel de Besançon.
(AFP)
Un étudiant en informatique de 23 ans a été condamné mercredi à six mois de prison avec sursis pour avoir créé et géré une plateforme de streaming illégale qui a hébergé jusqu’à 2 millions de vidéos, a-t-on appris jeudi auprès du greffe du tribunal correctionnel de Besançon.
Trois complices, qu’il rémunérait pour mettre des séries en ligne sur la plateforme, ont chacun été condamnés par le tribunal correctionnel de Besançon à 2 000 euros d’amende avec sursis. L’audience sur les intérêts civils, portant sur le dédommagement des victimes, a été renvoyée au 2 avril prochain.
Lors de l’audience en novembre dernier, la procureure Margaret Parietti avait requis 8 mois de prison avec sursis à l’encontre de l’étudiant en Master 2 d’informatique-robotique “à l’origine de la commission de l’ensemble des faits reprochés”. Versailles, Grey’s Anatomy, Homeland ou encore Les Simpson, la plateforme de streaming créée en 2016 par ce fils de maçon a donné gratuitement accès à 29 000 épisodes de 479 séries différentes, dont il n’a jamais possédé les droits.
200 000 euros de revenus publicitaires
“En 2014 j’ai créé un site d’hébergement de vidéos à usage domestique, Speedvid, sans l’idée de pirater des séries”, s’était défendu devant le tribunal correctionnel ce jeune homme discret “passionné par l’informatique”. Afin d’augmenter le trafic sur Speedvid, qui était rémunéré grâce à de la publicité, il a ensuite ouvert un réseau d’autres sites permettant aux utilisateurs de visionner des vidéos, mais aussi de mettre des épisodes en ligne contre rémunération.
Il a ainsi versé jusqu’à 10 000 dollars à trois contributeurs qui comparaissaient à ses côtés, une agent immobilière de 22 ans et deux informaticiens de 24 et 37 ans, attirés par de “l’argent facile”. Au total, l’étudiant a perçu près de 200 000 euros de revenus publicitaires, presque entièrement réinvestis dans le fonctionnement de son réseau de sites. Les enquêteurs ont par ailleurs retrouvé environ 30 000 euros de cryptomonnaie.
Les avocats des parties civiles, dont la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (Sacem), le Syndicat de l’édition vidéo numérique ou encore de grandes sociétés de production telles que Warner Bros, Disney, Paramount Pictures ou 20th Century Fox, évaluent leur préjudice à plusieurs centaines de milliers d’euros.