Jade Belleville
Mardi 28 mai, des dizaines d’étudiants du département Carrières sociales (IUT Belfort-Montbéliard) se sont réunis, de 19h à 1h pour « faire passer un message ». Les 230 étudiants de la filière se sont mobilisés contre le déménagement de leur établissement. Jusqu’à présent, les trois BUT carrières sociales se trouvaient avenue Maréchal Juin. Mais en janvier, ils vont déménager dans un bâtiment vers l’université de technologie Belfort-Montbéliard (UTBM). Pour le collectif présent, nommé « collectif déménagement », ces nouveaux locaux « ne sont pas adaptés pour accueillir des cours ».
Pourquoi ce déménagement ? Ce changement de bâtiment s’inscrit dans un projet plus global, l’éco-campus. Ce plan, datant de 2014, a pour objectif de réorganiser et rénover les universités du Nord Franche-Comté. « L’idée est de recréer un lien entre Montbéliard et Belfort », explique Arnaud Humbey, vice-président au patrimoine université de Franche-Comté. Pour cela, les différentes filières seront réunies en trois pôles de formations. Les nouveaux locaux seront provisoires. Arnaud Humbey explique que le département carrières sociales ne devrait rester que trois ans en attendant la rénovation des autres bâtiments, qui se trouvent entre le site Marc Bloch et l’Inspe, faubourg des Ancêtres.
Le projet de déménagement n’est pas nouveau. En mars 2024, les étudiants ont eu une réunion au sujet de celui-ci. « On nous a tous réunis pour nous présenter des plans du bâtiment. Mais c’était assez vague», explique Louane, membre du collectif déménagement.
De nombreux « points noirs »
A partir de ce moment-là, les étudiants ont commencé à s’y intéresser. De son côté, le corps pédagogique a visité les locaux et a rapporté plusieurs problématiques. Après plusieurs mois de demande, les élèves ont eux aussi pu se rendre sur les lieux. « On voulait se faire notre propre avis », indique Valentin, membre du collectif.
« Plusieurs salles ainsi que des bureaux possèdent de la moquette, ce qui n’est pas pratique pour les personnes ayant des allergies », énonce Valentin. Le collectif déplore également le manque d’isolation phonique entre les salles, mais aussi des couloirs trop étroits. « 230 élèves ne peuvent pas se croiser dans les couloirs », explique Louane.
L’autre point noir : les fenêtres. « Dans certaines salles, il n’y a en a pas », s’indigne Louane. Dans d’autres salles, les fenêtres communiquent entre les salles. « On se voit entre les salles », s’agace un étudiant. Les élèves regrettent aussi la dimension des salles. « C’est une accumulation de détails qui font que l’on est contre le déménagement », s’exaspère Valentin. Le collectif a d’ailleurs mis en place une pétition qui dénonce les « points noirs » de ce déménagement. Ce mercredi 29 mai, la pétition rassemble 373 signatures.
Des « adaptations »
Arnaud Humbey, vice-président au patrimoine UFC, estime avoir pris en compte l’avis des étudiants pour les accueillir dans de bonnes conditions. « Pour les problèmes d’insonorisation, lors de la visite des étudiants, les cloisons n’étaient pas encore mises en place », expose Arnaud Humbey. C’est désormais le cas. Sur les autres points, il explique que des adaptations seront faites : la moquette sera retirée, des vitrophanies pourront être installées entre les salles ayant des fenêtres communicantes.
Quant aux arguments des étudiants sur la sécurité, il assure que la taille des couloirs est aux normes puisque ces derniers ont passé « la commission de sécurité ». Arnaud Humbey relève aussi que les locaux prévus ont déjà été utilisés par d’autres formations. « L’UTBM se servait de ces locaux avec un effectif équivalent », indique-t-il.