« Nous sommes surtout là pour être vus », sourit le major de police Sébastien Furcy, membre de la compagnie républicaine de sécurité de Dijon (Côte-d’Or) et à la tête de l’unité motocycliste de treize motards qui renforce les effectifs du commissariat de Belfort jusqu’au lundi 27 novembre. Depuis lundi, le dispositif qu’il pilote, composé d’une vingtaine de policiers dont une quinzaine de motards, multiplie les opérations de sécurité routière dans l’agglomération belfortaine. Ce mardi soir, les policiers contrôlaient place André-Larger, à Valdoie, à proximité de la mairie. Régulièrement, ils changent de site. Les policiers oscillent entre pédagogie et répression. Ils veulent « dissuader les comportements délictueux ». Et que le message passe largement auprès de la population.
« C’est une force de frappe plus importante », apprécie le commissaire Cédric Richardet, directeur départemental de la sécurité publique du Territoire de Belfort. Le commissariat de Belfort n’est pourtant pas mal doté, en comparaison de ses voisins, en termes de motards ; il compte cinq motocyclistes dans ses effectifs. « Nous bénéficions du concours des motards zonaux, CRS, qui nous permet, sur une semaine, de renforcer les contrôles classiques », apprécie Raphaël Sodini, préfet du Territoire de Belfort. Les préfectures demandent régulièrement ces renforts. L’unité était la semaine dernière à Besançon (Doubs) et celle d’avant à Auxerre (Yonne). Elle était déjà venue dans le Territoire de Belfort en juin 2023.
L’unité intervient sur une plage horaire très large, en journée, soirée et pendant la nuit. Les policiers contrôlent les papiers du véhicule et du conducteur, l’état du véhicule, mais mettent aussi l’accent sur les conduites addictives, en multipliant les contrôles d’alcoolémie et de stupéfiants. Depuis lundi, déjà quatre contrôles positifs à des produits stupéfiants ont été enregistrés. « Entre l’alcool et les stupéfiants, la proportion a tendance à s’inverser », confirme le commissaire. Si le cannabis est souvent en cause, on croise aussi régulièrement de la cocaïne dont le prix de vente a diminué, la rendant plus accessible conviennent les policiers. Les saisies record témoignent aussi d’une présence plus forte de ce produit sur le marché. « Cela témoigne d’une offensive des réseaux [de drogue], que l’on retrouve sur toute la chaîne », analyse Cédric Richardet. Près de 110 tonnes de cocaïne ont par exemple été saisies en 2022 (lire l’article) sur le port d’Anvers (Belgique), première porte d’entrée de la cocaïne produite en Amérique latine en Europe, contre 89,5 tonnes en 2021. 52,5 tonnes ont été saisies au port de Rotterdam (Pays-Bas), en baisse par rapport à l’année précédente.