À partir de mai, un nouveau collègue un peu particulier devrait faire son entrée sur le ressort de Montbéliard. L’association France Victimes Nord Franche-Comté , qui accompagne et soutient des victimes d’infractions pénale (lire ici le portrait de l’association), s’apprête à accueillir un chien d’assistance judiciaire.
Silencieux, toujours attentifs, ce type de chiens n’est pas là pour flairer un coupable, mais pour réconforter les victimes. Depuis quelques années, les chiens d’assistance judiciaire font leur entrée dans les tribunaux français. Leur mission : accompagner les personnes les plus vulnérables lors de leurs auditions ou de leur passage à la barre. Formé par l’association Handi-chiens, cet animal interviendra auprès des victimes d’infractions pénales, notamment les plus jeunes, pour les aider à traverser les moments les plus éprouvants du parcours judiciaire.
« Ce chien apportera un soutien émotionnel et psychologique précieux durant les étapes judiciaires lors des auditions, des entretiens, des audiences… » explique l’équipe de France Victimes. En créant un climat de confiance, « il facilitera la libération de la parole et l’expression des émotions et aidera à réduire le stress ».
Deux ans de formation
Le principe vient des États-Unis, où ces chiens dits judicial facility dogs sont utilisés depuis le début des années 2000 pour soutenir notamment les enfants victimes de violences. En France, l’expérimentation débute en 2019 à Cahors, avant d’être élargie à d’autres juridictions.
Dans les faits, l’animal est formé pendant deux ans pour rester calme, ne pas réagir aux bruits ou aux émotions fortes. Lors d’une audition, il peut s’allonger aux pieds d’un enfant, poser sa tête sur ses genoux. Aujourd’hui, une vingtaine de chiens sont actifs dans différents tribunaux. Leur intégration repose sur des partenariats entre associations et juridictions.
En février 2025, le tribunal judiciaire de Vannes a par exemple accueilli 10 chiens d’assistance judiciaire chaque jour (lire ici), formés par l’association Handi’Chiens pour accompagner 299 victimes dans le cadre du procès de Joël Le Scouarnec, ancien chirurgien accusé de multiples agressions sexuelles.
Des besoins
Pour rendre ce projet possible, l’association lance un appel aux dons. Le budget annuel pour accueillir un chien d’assistance judiciaire est estimé à 4 000 euros. Il couvre les soins vétérinaires, la nourriture, le matériel, mais aussi la formation continue des quatre professionnels référents.
France Victimes invite les particuliers à participer mais également les entreprises qui peuvent contribuer par des dons financiers, des fournitures (nourriture, accessoires, jouets) ou en offrant des remises sur des services ou produits. Tous les dons ouvrent « droit à un reçu fiscal », rappelle l’association.
Autre besoin crucial : un véhicule. Le chien devra pouvoir se rendre facilement sur les différents lieux d’intervention. « Nous cherchons un véhicule adapté pour transport au transport du chien. Si un concessionnaire ou une entreprise souhaite nous aider, nous sommes prêts à envisager un partenariat », indique l’association.