« Un outil face à une problématique. » Damien Meslot, maire de Belfort, président du Grand Belfort (Les Républicains) et Florian Bouquet, président du Département du Territoire de Belfort (Les Républicains), se dotent d’un nouvel outil pour acquérir des biens dans le Territoire de Belfort. Une société publique locale (SPL), à capital 100% public (Ville, Grand Belfort, Département) qui doit permettre de préempter et d’acheter des biens immobiliers sans perdre de temps en procédures de mise en concurrence. Chacun des acteurs a investi un fonds propre qui évoluera. Il est pour le moment d’1,2 million d’euros.
Le but ? Racheter et rénover plusieurs bâtiments dans des quartiers bien identifiés dans un premier temps : le secteur de l’avenue Jean-Jaurès et celui de la gare. « J’assume d’intervenir sur ces dossiers », explique Damien Meslot. Il repense à l’immeuble, rue de Hanoï, à Belfort, dont le pignon sud s’est effondré il y a cinq ans. « Il ne faut pas que cela se reproduise. » La vétusté des logements dans ces secteurs nécessite des opérations de réhabilitation, parfois de destruction pour reconstruire. Il est question de sécurité, mais aussi de rénovation thermique. « Nous avons énormément de passoires thermiques dans l’avenue Jean-Jaurès », estime le maire. Cela a des effets néfastes sur l’attractivité : au moins 1 000 logements sont vacants dans l’avenue. « Il faut qu’on agisse », estiment les deux édiles.
« Nous irons là où les propriétaires ne vont plus », détaille encore Damien Meslot. Lorsque les propriétaires souhaitent faire les travaux, il n’est pas question de marcher sur leurs plates-bandes. Mais lorsque les bâtiments sont inhabités, ou lorsque « des personnes âgées ou des personnes qui n’ont pas les moyens » y vivent, la question du rachat avec la SPL pourra se poser.
Un repérage a déjà été fait: cinq immeubles sont déjà acquis (comprenant le 143 avenue Jean-Jaurès) Certains sont même déjà réhabilités, comme le 139 avenue Jean-Jaurès, où se trouve le coiffeur Métamorphose. À moyen terme, il est envisagé la rénovation d’une petite centaine de logements. Par la suite, l’idée est de revendre les bâtiments, ou bien de mettre en location les biens rapidement pour réinjecter l’argent dans la SPL et continuer le programme de rénovations. « Nous sommes décidés à aller vite. »
Derrière ce programme, l’ambition est de re-créer du logement essentiellement à Belfort pour attirer de nouveaux habitants. « Chacun a le droit de vivre dans un logement décent. Il faut être capable de proposer un logement à tous les travailleurs qui vont s’installer », expose encore le maire de Belfort qui pense aux implantations d’usines futures, liées notamment à l’activité hydrogène.