Le budget 2021 du Département prévoit 140 millions d’euros en fonctionnement (y compris le RSA) et 19,7 millions en investissements. Face à Bastien Faudot qui lui reprochait d’être « un écureuil qui ne sait pas pour quoi il amasse des noisettes », le président du conseil départemental a revendiqué « l’action avec le soucis de l’argent public ».
Le budget 2021 du conseil département du Territoire de Belfort prévoit 140 millions d’euros en fonctionnement (y compris le RSA) et 19,7 millions en investissements. Face à Bastien Faudot qui lui reprochait d’être « un écureuil qui ne sait pas pour quoi il amasse des noisettes », le président du conseil départemental a revendiqué « l’action avec le soucis de l’argent public ».
Les conseillers départementaux du Territoire de Belfort ont adopté ce jeudi matin, 10 décembre, le dernier budget prévisionnel de la mandature, au terme d’un peu plus de deux heures de débat. Le président, Florian Bouquet, a présenté un budget qu’il qualifie de « pragmatique, prudent, mais volontariste » (voir la présentation dans le document en fin d’article).
Il s’est attaché à mettre en relief les contraintes qui s’imposent aux Départements, et d’égratigner au passage les réformes des derniers gouvernements en s’exclamant : « On nous dépouille ! » Et de lister : hausse du nombre d’allocataires en raison de la crise du covid-19, disparition de la taxe foncière pour les Départements (première recette dans le Territoire de Belfort), remplacée par une dotation prélevée sur la TVA, La crise du covid-19 a entraîné une dépense supplémentaire de 4,5 millions d’euros en 2020 (+2 millions pour le RSA, 1,3 millions pour les masques, 900 000 euros pour des primes covid, 300 000 euros d’aides aux associations). « L’État ne compense pas à l’euro près ce qui a été décentralisé », a-t-il déploré. « Ce que l’État nous doit correspond à plus de deux exercices budgétaires ; on nous fait courir avec un boulet au pied. »
Côté investissements, l’enveloppe prévue au budget prévisionnel 2021 est de 19,7 millions d’euros. Une enveloppe que Florian Bouquet veut mobiliser « dès janvier », pour « engager la commande publique » (c’est le cas notamment d’une aide aux communes) et ainsi soutenir les entreprises. Cette enveloppe comprend la poursuite du plan de rénovation des gymnases des collèges, la poursuite de la création de pistes cyclables, la construction d’un nouveau bâtiment pour les archives départementales à Belfort, les routes, dont les mises à deux fois deux voies de la R.N. 1019
Enfin, Florian Bouquet s’est aussi félicité d’avoir maîtrisé la dette pendant son mandat : « Nous avons une dette saine, ramenée à 78,4 %, nous a permis d’encaisser le choc » de la crise de cette année.
« Vous êtes un écureuil qui ne sait pas pour quoi il entasse les noisettes »
Bastien Faudot a ouvert les critiques de l’opposition. S’il a rejoint les critiques de Florian Bouquet à l’égard du gouvernement, il lui a cependant reproché de faire plus que ce qui est demandé par l’Etat en termes de « restrictions budgétaires » et de « soutenir de fait de le ministre de l’Économie que vous avez soutenu pendant la présidentielle (Bruno Le Maire, NDLR) ». « Le désendettement est le symptôme de votre inactions sur les investissements structurels », a-t-il poursuivi.
« Vous êtes un écureuil, a-t-il raillé. C’est une petite bête sympathique, symbole du bas de laine ! Mais lisez sa fiche Wikipedia jusqu’au bout : il entasse les noisettes, mais il ne sait pas pour quoi en faire ! (…) On n’est pas du tout à la hauteur de ce qu’il faut faire, d’autant que l’écureuil Bouquet a créé des marges de manœuvres ». Et de citer les déserts médicaux, pour lesquels il aurait aimé « débattre aujourd’hui d’un plan massif », de la « crise de la production locale et des circuits courts », la desserte du nord Territoire, la mise à deux fois deux voies de la R.N. 1019.
« Vous n'avez rien compris à ce qui s'est passé »
Samia Jaber a quant à elle déploré que soit présenté « chaque année le même budget avec le même manque d’ambition. Le dernier budget aurait dû être ambitieux, celui de la concrétisation de votre programme. Il y a une absence de volontarisme et d’apporter de l’innovation. Ce budget devrait répondre à l’urgence sociale et à la crise post covid dans une société en pleine mutation. Où sont les réponses ? Rien en dehors du fonds covid pour les associations. Vous proposez de continuer comme s’il ne s’était rien passé : c’est un copier/coller de ce que vous faites chaque année ».
L’élue a aussi exprimé ses craintes d’une année 2021 qui « risque d’être catastrophique avec le plan social à GE. Sur ce dossier, vous vous êtes rangé derrière la position de Damien Meslot qui était, elle, de l’attentisme et non un bras de fer avec l”État. Vous avez repris la communication officielle de GE et vous vous êtes laissé balader de réunions en courriers. »
Revenant sur le budget à proprement parler, elle a dénoncé un « niveau d’investissement identique », « la preuve que vous n’avez rien compris à ce qui s’est passé ».
« De l'action, avec le soucis de l'argent public »
Florian Bouquet a ensuite répondu aux attaques en défendant son bilan et son budget prévisionnel. « Pour l’avenir, je ne vous ai pas attendu : j’ai du travail sur deux mandats ! Il n’y a même pas besoin de faire les élections ! Nous avons à nouveau une capacité à emprunter, à investir. La départementale 60, pour l’Aéroparc, cela représente deux fois 10 millions d’investissements ! La R.N. 1019, 10 millions si on veut la faire jusqu’à Delle ; les pistes cyclables : 28 millions avec le 2e plan. J’ai ma vision pour le département ! L’avenir du Territoire, j’y crois. L’échelon départemental est indispensable ! Vous appelez ça faire l’écureuil ? Non ! C’est de l’action, avec le soucis de l’argent public. »