Le nord Franche-Comté a été identifié par le Premier ministre comme l’un des 124 territoires d’industrie français. Une reconnaissance qui permet à la région de disposer d’outils dont l’objectif est de répondre à quatre besoins : attirer, recruter, innover et simplifier. Le Pôle métropolitain, qui porte cette labellisation, est identifié comme territoire pilote.
Selon l’agence de développement Nord Franche-Comté, ce territoire est « l’un des tout premiers bassins industriels de France ». Selon leurs données, 21,2 % des emplois sont industriels, contre 12,7 % à l’échelle du pays. Avec ce taux, le nord Franche-Comté est aussi le premier bassin industriel régional. « Son essor repose en grande partie sur la qualité de sa main d’œuvre et sur des industriels audacieux, imaginatifs et disposant d’une forte capacité d’innovation », poursuit l’agence de développement. Pour étayer cette idée, elle avance une autre donnée : 5 % des emplois locaux sont dans la recherche et le développement, contre 2 % au niveau national.
Institutions et société civile
Cet ADN a été reconnu par le Gouvernement en le labellisant, fin 2018, comme Territoire d’industrie. « Cette labellisation du territoire permettra à l’État d’y mobiliser une partie des 1,36 milliard d’euros inscrits, à l’échelle nationale, dans le cadre du dispositif », détaille le Pôle métropolitain dans son dossier de présentation. Si ce sont le Grand Belfort et Pays de Montbéliard Agglomération qui ont déposé le dossier de candidature pour bénéficier de ce label, il est bien porté par le Pôle métropolitain.
« La démarche est conduite par un comité de projet qui réunit les présidents des intercommunalités concernées, les acteurs industriels intéressés, le représentant du conseil régional et le représentant de l’État », précise le Pôle métropolitain Nord Franche-Comté. Ce comité est piloté par Didier Klein, vice-président de PMA, et Romuald Gicquel, directeur du site d’Alstom à Belfort. Aux membres institutionnels, des partenaires ont été ajoutés, comme le président de l’université de Franche-Comté, Jacques Bahi, le président de l’UTBM, Ghislain Montavon, le président du pôle Véhicule du futur, Denis Reze, le président du conseil de développement de PMA, Pierre Lamard, ou encore Jean-Phlippe Kohler, président de l’union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM).
Des projets matures
Le nord Franche-Comté a surtout été retenu comme territoire pilote par la Région. Car il disposait de projets matures. Dans le cadre des actions liées à l’innovation, le Pôle métropolitain va par exemple créer un institut de stockage de l’hydrogène (ISTHY), porté par Rougeot Énergie. « Ce projet consiste à construire un centre de test d’envergure nationale et européenne pour réaliser des tests sous gaz (hydrogène) sur les réservoirs hydrogène et ses composants. À l’heure actuelle, il n’existe que cinq centres de test dans le monde et aucun n’est situé en France », précise le Pôle métropolitain. En termes d’innovation, des actions ont été identifiées autour de la promotion du Crunch lab de l’UTBM, tourné sur l’innovation collaborative. Le projet de recyclerie porté par PMA a également retenu l’attention, afin « de réduire les enfouissements et les incinérations en valorisant davantage les déchets du territoire ». Douze emplois sont envisagés par cette action.
Pour répondre aux défis de l’attractivité du territoire, la création d’une cité de l’Industrie a été évoquée, « dont l’objectif et de valoriser la culture industrielle du Pays de Montbéliard en tant que produit touristique innovant ». La création du Mattern lab, en bordure du site historique de PSA Sochaux, est une autre piste. Ce sera « le lieu de rencontre d’entreprises établies, de startups, d’académiques et de centres de formation composant l’écosystème de la transition numérique de l’industrie, dans une logique de centre d’accélération pour l’industrie 4.H. » L’étude d’opportunités pour se réapproprier les espaces de PSA Sud, dans le cadre de sa restructuration liée à Sochaux 2022, est aussi dans les cartons. Dans ce prolongement, la reconversion et la requalification d’anciennes friches industrielles, à travers tout le pôle, est un énième enjeu, afin d’accueillir les besoins futurs. Le projet mené à Grandvillars sur le site des anciennes forges, qui accueille aujourd’hui des unités de Lisi, en est un bon exemple.