Ligne historique. Ligne symbolique. La ligne Belfort-Delle, qui rouvre aux voyageurs ce dimanche 9 décembre, a été inaugurée ce jeudi 6 décembre, en présence des officiels suisses et français. Un moment fort, après de longs mois de travaux, d’études, de tractations et d’espoir. Un espoir entretenu pendant quasiment 30 ans.
26 ans que l’on attendait ça ! La réouverture de la ligne Belfort-Delle est depuis ce jeudi matin une réalité. Inaugurée en grande pompe, elle sera accessible aux voyageurs dès dimanche 9 décembre. Un train français, en provenance de Belfort-Ville, a rejoint un train Suisse, en provenance de la République et Canton du Jura, sur les quais de la gare internationale de Delle. Cette ligne avait été fermée au trafic voyageur en 1992. Après 3 ans de travaux, achevés au mois de mai, la ligne de 22 kilomètres est de nouveau sur les rails.
« Bienvenue chez nous », lance, chaleureusement, David Eray, le président de la République et Canton du Jura en s’adressant à Marie-Guite Dufay, présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté, sur le quai de la gare, en descendant du train. « Comment ça, chez vous ? rétorque l’élue en souriant. On est chez nous ! » L’humeur se veut joviale. Le message ressemblait surtout à un accueil sur le réseau ferroviaire suisse, qui poussait jusqu’à Delle depuis 2006.
Revenir dans les territoires
Sur le quai, les différents financeurs (Région Bourgogne Franche-Comté, État français, Confédération helvétique, République et Canton du Jura, SNCF Réseau, l’Union européenne, le Département du Territoire de Belfort, Grand Belfort, communauté de communes sud Territoire) de ce projet d’investissement à 110,5 millions d’euros, ont lié les deux trains par les traditionnels rubans afin de les couper aux ciseaux ! L’événement est important. On inaugure une ligne transfrontalière. On rouvre une ligne ferroviaire en France. Les Suisses sont connectés au réseau à grande vitesse Rhin-Rhône. Les frontaliers et les Terrifortains pourront exploiter le rythme pendulaire de la ligne.
« Ce qui est ressorti des Assises de la mobilité, a assuré le préfet de Région Bernard Schmeltz, c’est qu’il fallait rompre avec l’emblème du TGV et de la grande vitesse. » Autre constat, les problèmes de maintenance et l’état général des infrastructures ferroviaires, détériorées. « Il y a donc une volonté de revenir dans les territoires », poursuit le préfet en abordant la loi d’orientation des mobilités. Moins de grandes infrastructures. Cette inauguration est donc symbolique à plus d’un titre pour le représentant de l’État. Donc, premier objectif, ne plus fermer de ligne et maintenir l’existant, en remplaçant notamment les ballasts ou en rénovant les systèmes de signalisation précise la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal). « Il y a une volonté de cohérence et d’articulation entre l’urbanisme, le parcours domicile-travail et les déplacements », complète à ce sujet Jean-Pierre Lestoille, le directeur de la Dreal Bourgogne-Franche-Comté. Une idée résumée par le préfet de région : « Il y a une volonté de revenir dans les territoires. »
La ligne inaugurée, elle sera ouverte aux voyageurs à partir du dimanche 9 décembre. Une journée portes ouvertes est programmée ce samedi 8 décembre et les trains seront gratuits entre Belfort et Porrentruy. Mais finalement, l’aventure ne fait que (re)commencer ! « C’est une étape », résume François Lachat, le premier président de la République et Canton du Jura, en 1979. Aujourd’hui, il reste en effet à réussir le plus dur : convaincre la population d’utiliser le train. Un autre sujet sur lequel les dissensions sont plus grandes.