La région Bourgogne-Franche-Comté est labellisée territoire hydrogène depuis 2016. Dans le nord Franche-Comté, en particulier, la filière industrielle se structure. Différentes briques de la chaine de valeur sont présentes : les électrolyseurs (McPhy, Gen-hy) ; la pile à combustible (Inocel) ; le stockage (Faurecia, Mincatec, Isthy) ; les usages (Alstom, H2SYS, Gaussin, Stellantis). Le tout structuré autour d’une recherche bien implantée, avec comme tête de file le FC Lab et le forum Hydrogen business for climate, organisé à l’automne à Belfort ou Montbéliard. Demain, l’hydrogène sera dans notre quotidien, avec des bus (Optymo), des bennes à ordures (à Dijon), des trains (à Auxerre). Des process industriels utiliseront également ce vecteur pour décarboner leur production. La région est à l’avant-garde de la structuration de cette nouvelle filière industrielle.
Aujourd’hui, pour répondre aux enjeux de recrutement, « il faut que l’on se dote de toutes les compétences », convient Marie-Guite Dufay, présidente socialiste du conseil régional Bourgogne-Franche-Comté. Concernant les emplois d’ingénieurs ou d’opérateurs, la région est dotée, comme le montrait déjà une étude évoquant ses besoins, que Le Trois avait consultée (lire notre article). Il faut simplement « colorer » les formations. Les acteurs de la formations, notamment académiques, comme l’université de technologie Belfort-Montbéliard (UTBM) ou l’université de Franche-Comté (UFC) l’ont déjà engagée. Toutefois, « avec la masse de travail qui se crée », convient Marie-Guite Dufay, « nous aurons des besoins de techniciens », remarque-t-elle. Il faut donc créer des formations en bac professionnel et des BTS.
Consortium des acteurs de la formation
Si la région est pionnière sur la filière industrielle, elle veut l’être tout autant sur la formation et l’acquisition des compétences. « L’État est en train de pousser à la création d’écoles nationales », a-t-elle rappelé lors d’une visite de l’Union des Industries et des Métiers de la Métallurgie à Dijon, le 1er juin, comme le précise Infos Dijon. La Normandie doit avoir l’école nationale du nucléaire, le sud de la France, l’école nationale de l’aéronautique. « Je revendique [que l’école nationale de l’hydrogène] soit en Bourgogne-Franche-Comté », insiste-t-elle, par téléphone.
L’école nationale de l’hydrogène ne sera pas un établissement physique. C’est un label, attribué à un territoire, qui reconnait l’existence et l’organisation d’une filière de compétences et de formation. Et dans ce cas, autour de l’hydrogène. Et ces formations hydrogène seraient présentes dans toute la Bourgogne-Franche-Comté. La Région veut se saisir de l’appel à projet qui peut aboutir à l’attribution de ce label. Elle se positionne donc en tête de file « pour coordonner » tous les acteurs de cette filière (centres de formation, Éducation nationale, Enseignement supérieur…), afin de présenter « un dossier costaud pour obtenir ces moyens ». Le projet doit aussi permettre de travailler sur « l’attractivité », insiste la présidente. Elle veut créer une sorte de consortium afin de répondre à l’appel à projet. Ce dossier est suivi de très près au cabinet de la présidente, selon nos informations. Elle envisage de déposer l’appel à projet en fin d’année. La Région a également la volonté « d’identifier » « hydrogène » un lycée professionnel du nord Franche-Comté.