« À toute chose malheur est bon .» Damien Meslot, maire de Belfort et président du Grand Belfort vient d’annoncer la mise en place d’un plan sur quatre ans de 35,9 millions d’euros pour des travaux sur l’eau et l’assainissement. La plupart des projets étaient déjà dans les tuyaux. Mais les travaux n’étaient pas envisagés avant plusieurs années. Finalement, l’importante rupture d’une canalisation d’eau dans le secteur du Mont à Belfort, dans la nuit du 20 octobre dernier, a rebattu les cartes. Une coupure d’eau a pu être évitée, « mais nous ne sommes pas passés loin d’une rupture totale ». Rupture qui aurait empêché l’alimentation en l’eau de 40 000 personnes, se remémore Damien Meslot.
Cet incident a précipité une réflexion et un état des lieux complet sur les chantiers à mener sur l’eau et l’assainissement. En 2014, un premier plan massif avait été lancé, de 60 millions d’euros. Il a permis par exemple de s’équiper de 750 capteurs capables de détecter les conduites endommagées ou présentant des légères fuites pour anticiper un remplacement. « Cela nous a permis de passer d’un rendement sur l’eau de 67 à 87% concernant les canalisations.» Le plan a aussi permis de mettre à neuf 30 km de réseau de canalisations.
L’étape d’après, désormais, est de mener une dizaine de chantiers pour éviter une nouvelle situation comme celle d’octobre. « Nous avons beaucoup d’installations obsolètes », reconnaît Damien Meslot. Il liste une série de travaux concernant à la fois l’eau et l’assainissement. La sécurisation des réservoirs du Mont, avec un maillage doublé et remis à neuf. Un programme de renouvellement des canalisations. Avec dix kilomètres supplémentaires de conduite. La modernisation de la station d’épuration de Belfort. Dix millions d’euros sont aussi prévus pour la nouvelle usine de production d’eau potable. Et six pour le renouvellement des canalisations qui ne sont plus étanches et qui laissent entrer des parasites dans l’eau.
Vers une augmentation du prix de l'eau
« Il y aussi un point que je n’avais pas vu venir. Nous ne disposons pas de groupe électrogène assez puissant pour une coupure qui serait longue », narre le président du Grand Belfort. Il envisage de s’associer à H2SYS pour s’équiper de groupes électrogènes à hydrogène (lire notre article) qui permettront de ne pas handicaper le réseau en cas de coupure ou de besoins de travaux importants.
Tout accumulés, les travaux sur les quatre ans à venir coûteront 20,5 millions sur les travaux eau et 15,4 millions pour les travaux d’assainissement. « Ce sont les plus gros investissements réalisés certainement dans les 50 dernières années.» Des travaux qui entraîneront une augmentation du coût de l’eau. « Mais nous avions obligation de le faire. L’alimentation en eau est une nécessité et ce sont des investissements sur le long terme », justifie Damien Meslot. Après lancement du marché avec appel d’offres, il espère un lancement rapide des travaux, en 2023.