Cinq élus belfortains ont adressé aujourd’hui une lettre ouverte au président de la République au sujet de la situation de la filière turbines à gaz de GE. Pour assurer l’avenir industriel, ils évoquent quatre pistes de diversification, dont le prolongement de la vie des centrales nucléaires (consultez notre dossier complet).
“C’est à vous qu’il revient de prendre toutes les mesures nécessaires à l’avenir industriel de Belfort.” Damien Meslot (LR), président du Grand Belfort et maire de Belfort, Florian Bouquet (LR), président du conseil départemental, Cédric Perrin (LR), sénateur, ainsi que les députés Ian Boucard (LR) et Michel Zumkeller (UDI) interpellent dans une lettre ouverte de trois pages le président de la République, Emmanuel Macron, sur la situation de la branche turbines à gaz de General Electric à Belfort. “Aujourd’hui, l’activité gaz du site de Belfort est menacée par un plan social [de] près de 1 000 emplois. Dans le même temps, GE transfère aux États-Unis, et notamment sur le site de Greenville, le savoir-faire français”, dénoncent-ils. “Nous craignons que General Electric ne quitte Belfort, confirme Damien Meslot. Nous voulons du concret et nous donnons quatre pistes.” Les élus veulent mobiliser avant le scrutin européen, craignant l’annonce d’un plan par la suite.
Prolonger les centrales nucléaires
La première piste concerne le plan de grand carénage du parc nucléaire français. Il doit prolonger la durée de vie des centrales. Belfort fabrique les turbines à vapeur Arabelle. Son savoir-faire peut être mobilisé selon les élus. Ce “lancement” relève de “la décision du gouvernement” écrivent-ils, assurant “commandes” et “maintien de l’emploi” à Belfort.
La deuxième piste mène à l’aéronautique et Safran. Le succès du moteur LEAP génère des besoins. Ce moteur est réalisé avec General Electric, dans le cadre d’une co-entreprise. Selon les élus, “Safran est prêt à s’engager dans cette voie, sous réserve d’une action similaire par General Electric Aviation”. Ils demandent donc le lancement des démarches pour la “qualification aéronautique” du site de Belfort.
La troisième piste concerne le “développement du digital”. Ils veulent faire de Belfort un centre mondial de développement des jumeaux numériques, dont l’objectif est de simuler le comportement théorique d’une centrale électrique.
Déjà des plans de départs volontaires
Dernière piste: la filière industrielle de l’hydrogène, dans laquelle Belfort est impliquée “depuis plus de 20 ans”. Le Grand Belfort et Pays de Montbéliard Agglomération prévoient “la création à Belfort de l’Institut national de stockage d’hydrogène (ISTHY)”. Les élus rappellent au président que le gouvernement peut “retenir” Belfort comme Territoire d’innovation pour accompagner ce développement industriel et choisir la Cité du Lion comme site d’accueil d’ISTHY.
Depuis le début de l’année, le géant américain a lancé plusieurs procédures de rupture conventionnelle collective (RCC) et de plans seniors à Alstom Power Systems, Power Conversion ou encore Grid. Plus de 500 suppressions de poste sont attendues par la direction avec ces départs volontaires.
General Electric emploie près de 4 000 personnes à Belfort. 1 900 personnes travaillent dans l’entité turbines à gaz.