Christophe Grudler a rappelé que le Modem n’avait pas été associé à la désignation de Maude Clavequin comme candidate soutenue par la République en Marche.
Christophe Grudler a rappelé que le MoDem n’avait pas été associé à la désignation de Maude Clavequin comme candidate soutenue par la République en Marche. Pour continuer les discussions d’une candidature de rassemblement, il demande à la socialiste de quitter son poste de première fédérale.
Le bras de fer entre La République en Marche (LREM) de Bruno Kern et le Mouvement démocrate (MoDem) de Christophe Grudler se poursuit. Le député européen a peu apprécié que son parti soit associé au soutien de LREM à la candidature de Maude Clavequin, alors que dans les faits, ce choix était propre au parti présidentiel. Il est amer. « Nous n’avons pas été associés, ni au niveau national, ni au niveau local », tance-t-il. Si des réunions, au nombre de trois, entre MoDem et LREM, ont bien été organisées pour préparer une candidature commune, aucune décision n’avait été énoncée. Christophe Grudler a donc « voulu remettre les pendules à l’heure », à l’occasion d’une conférence de presse, lundi soir.
« Ce n’est pas contre Maude Clavequin, qui est quelqu’un de compétent, d’ouverte, avec qui je discute », note Christophe Grudler. On le croit volontiers. S’il y a bien un nom qui a été évité toute la soirée, c’est celui de Bruno Kern, référent départemental de La République en Marche et chef de file du parti pour les municipales de 2020, à côté de Maude Clavequin. Selon nos informations, la candidature de Maude Clavequin était soutenue en coulisses par Bruno Kern. Le MoDem évoquait plutôt la possibilité d’un ticket avec la présidente des commerçants Marie-José Fleury, qui n’est plus encartée.
Grudler pourrait être candidat
Aujourd’hui, le MoDem du Territoire de Belfort regrette ce choix. Selon lui, Maude Clavequin ne peut pas gagner. « On demande de soutenir une liste officielle du Parti socialiste. Ce message aux électeurs est tout sauf positif », constate Christophe Grudler, entouré de Julie de Breza, cheffe de file du parti pour les municipales, en charge notamment des négociations à l’échelle locale, et de Jean-Christophe Messin, délégué départemental du MoDem. Les trois y voient un retour du système PS, battu en 2014. Et y voit surtout « le soutien de LREM à un parti qui passe son temps à taper sur Emmanuel Macron ». Christophe Grudler estime que Maude Clavequin a fait une erreur en affirmant qu’elle était socialiste. Une démarche excluante selon lui, qui va repousser des électeurs du centre à voter pour elle.
« Nous sommes favorables à ce rassemblement le plus large possible, poursuit le député européen. Mais pas n’importe comment. » Christophe Grudler réclame une candidature sans étiquette, soutenue ensuite par des partis. « Je demande à Maude Clavequin qu’elle démissionne de son poste de première fédérale du Parti socialiste. C’est la condition pour discuter. »
Christophe Grudler en a profité pour rappeler que, selon lui, le maire de Belfort doit être le président de l’agglomération, pour éviter les situations de blocage comme celles observées à Montbéliard. Il évoque aussi des économies d’échelle, notamment dans le fonctionnement des cabinets du maire et du président.
Résultats européens
Lors du dernier scrutin européen, la liste de Parti socialiste, menée par Raphaël Glucksmann, a recueilli 4,94 % des suffrages. La liste Renaissance, de LREM et du MoDem, a, quant à elle, recueilli des 20,98 % des voix. Selon Christophe Grudler, c’est un argument d’autorité sur le poids du Parti socialiste à Belfort. Le MoDem revendique 250 adhérents dans le Territoire de Belfort. C’est la deuxième force politique du département, selon Christophe Grudler.
Si Maude Clavequin ne quitte pas son poste, « le MoDem saura faire face à ses responsabilités, pour ne pas abandonner ses électeurs ». Dans ce cadre, Christophe Grudler pourrait être candidat. « C’est une option possible, mais ce n’est pas mon choix », insiste-t-il.
Sollicitée, Maude Clavequin n’a pas donné suite.