En 2024, la maison de l’information sur la formation et l’emploi (Mife) de Belfort a accueilli 10 000 personnes, avance la CFDT, dans un communiqué de presse. Vingt fois plus que le chiffre annoncé par les élus du conseil départemental du Territoire de Belfort, le 13 février, lors d’un débat évoquant la dissolution de la structure (lire notre article), dévoilée par Le Trois.
Dans le détail, la CFDT note que 8 565 personnes ont été concernées par l’activité de la Cité des Métiers, accueillie dans les bâtiments de la Mife : 4 472 pendant les ouvertures quotidiennes avec des animations, des permanences ou lors d’évènements comme l’eXPédition, à destination des collégiens. Le dispositif Mobijob (lire notre article), qui lève les freins de mobilité, a, quant à lui, accompagné 1 774 personnes en 2024. Le dispositif local d’accompagnement (DLA), destiné aux structures de l’économie sociale et solidaire, suit 17 structures. « Donc la Mife c’est en moyenne plus de 800 personnes par mois ! Nous sommes bien loin de 30 à 40 annoncés », replace la CFDT.
Inquiétude pour les contractuels
La Mife compte dix-huit agents. Les neuf titulaires de la fonction publique et l’agent en CDI seront repris par le conseil départemental, avec une partie des missions. Pas toutes. Mobigo, par exemple, passe à la trappe. Mais quelles missions auront les agents au Département ? C’est le flou regrette la CFDT, par la voix de Sylviane Omasta, déléguée syndicale de la Mife, qui craint qu’ils soient voués « à boucher les trous ». Les premiers entretiens ont été menés cette semaine. « Ce qui m’embête, ce sont les contractuels », regrette-t-elle également. Trois ont leur contrat qui se termine juste avant la dissolution, en septembre. « J’aimerais qu’ils aient un vrai accompagnement », ajoute Sylviane Omasta.
Quant à la situation, « on se pose des questions », convient la déléguée syndicale, qui regrette le manque de « transparence » et qui ne croit pas à la justification officielle des collectivités. L’analyse d’une « mauvaise gestion » est partagée par la représentante du personnel. « On vote des trucs sans se donner la peine de lire les documents », critique également Sylviane Omasta, pointant aussi du doigt la responsabilité du conseil d’administration, même si les critiques sont fortement dirigées par les élus vers l’ancienne directrice. « J’aimerais avoir des chiffres et une explication », ajoute-t-elle, alors qu’elle n’a pas pu consulter les comptes de gestion.
La cour régionale des comptes Bourgogne-Franche-Comté ne se saisira pas du dossier, confirme-t-on au Trois, car ce n’est pas pas dans ses attributions d’être « saisie ». Lors de la liquidation de la structure, un liquidateur sera nommé, chargé de définir les actifs et les passifs du syndicat mixte. S’il constate des irrégularités légales, il devra saisir le procureur de la République. Si c’est un problème de gestion, le conseil départemental du Territoire de Belfort et la Ville de Belfort devront passer à la caisse pour éponger les dettes, conformément au cadre juridique de ce type de structure syndicale. Le déficit devrait atteindre, en septembre 2025, 2 millions d’euros, selon plusieurs sources.