Des forces de gauche, partisanes et citoyennes, poursuivent leur effort pour construire un nouveau projet politique à Belfort, prélude à toute candidature.
Des forces de gauche, partisanes et citoyennes, poursuivent leur effort pour construire un nouveau projet politique à Belfort, prélude à toute candidature. L’objectif est bien celui de proposer une liste aux prochaines élections municipales, mais aussi de lancer une réflexion pour construire une cité en transition.
Ces dernières décennies, la gauche belfortaine a plutôt eu tendance à cultiver son goût pour le mélodrame. Entre mariages et divorces. Entre transfuges et fidèles. Une tragi-comédie animée, notamment, par le Parti socialiste et le Mouvement républicain et citoyen (MRC).
Mais depuis quelques semaines, un mouvement de gauche, hétéroclite, veut souffler un vent nouveau, bousculer cette tradition et travailler d’autres formats de participation politique. C’est le projet Belfort en commun. Le premier mouvement a été lancé au début de l’été, sous l’impulsion d’Europe Écologie Les Verts (EELV). Puis, fin juillet, un appel a été publié. Un appel signé par des formations politiques. Mais aussi par des citoyens engagés, mais non encartés. Ils sont une centaine à avoir signé ce document aujourd’hui.
D’abord le projet
Avec la rentrée, il était important d’expliquer le projet et la méthode. « Tous ensemble, nous avons voulu cette démarche, à la fois avec les citoyens et à la fois avec les formations politiques », explique Alain Fousseret, encarté à Europe Écologie Les Verts, conseiller municipal à Danjoutin, mais qui s’exprime en qualité de porte-parole du collectif. Aujourd’hui, l’idée est de réfléchir et de construire un projet. « On ne va pas parler de tête de liste ou de place », insiste-t-il. Ce n’est pas une négociation entre partis. Deux formations politiques ont rejoint officiellement le mouvement : la Gauche républicaine et socialiste (GRS) et EELV. Des sympathisants de La France insoumise participent aussi au mouvement, mais le parti n’a pas encore validé le projet. Les autres sont issus de la société civile (lire notre article).
Le projet consiste à faire « de Belfort, une ville en transition », résume Mathilde Nassar, l’autre porte-parole. « C’est une ville qui arrive à modifier en profondeur son modèle de société », poursuit cette citoyenne non-encartée. Cette transition s’organise autour de trois axes : la transition écologique ; la transition sociale et solidaire ; et la transition démocratique et citoyenne.
Les rendez-vous hebdomadaires
- Mardi, à 18 h, à la Maison du peuple : transition écologique
- Mercredi, à 18 h 30, à la Maison du peuple : transition sociale et solidaire
- Jeudi, à 18 h, à la Maison du peuple : transition démocratique et citoyenne
Un laboratoire
Pour la première transition, le sujet est vaste. On évoque la gestion de l’eau, l’alimentation, les isolations du bâti ou encore la mobilité. Pour la seconde, l’idée est « de recréer du lien entre les gens » pour construire une « ville solidaire », détaille Mathilde Nassar. Cela peut-être, même si ce n’est qu’une piste de réflexion, la mise en place d’une Mutuelle pour tous, à l’échelle municipale. La ville de Montreuil, en région parisienne, l’a fait. Pour la dernière transition, l’objectif est de créer un projet « qui donne du pouvoir d’agir aux gens », précise la porte-parole. « Il faut réfléchir au renouveau du fonctionnement du collectif dirigeant », insiste-t-elle. « La concertation, ce n’est pas simplement expliquer ce que l’on va faire », sourit Alain Fousseret, à ce sujet.
Belfort en commun assume de faire de Belfort « une ville laboratoire », citant les exemples de Grenoble (Isère), Grande-Synthe (Nord), Loos-en-Gohelle (Pas-de-Calais) ou Ungersheim (Haut-Rhin). « C’est souvent quand on a des problèmes que l’on est inventif », constate Mathilde Nassar, lorsque l’on aborde les problèmes de pollution de Grenoble ou la désindustrialisation de Loos-en-Gohelle.
Pas macro-compatibles
Chaque semaine, trois groupes travaillent (lire par ailleurs) autour de ces trois thématiques pour construire le projet. Et une assemblée générale est organisée chaque mois. Elle valide les pistes et les idées. « C’est ouvert à tous les citoyens », glissent Mathilde Nassar et Alain Fousseret, qui appellent les gens à les rejoindre. « La dernière assemblée générale a décidé d’envoyer un courrier à toutes les formations politiques susceptibles de s’intégrer à notre démarche. On propose de s’associer et de participer. Le Parti socialiste fait partie de cette invitation », ajoute Alain Fousseret. « On leur propose d’être avec nous, complète Mathilde Nassar. Pas derrière nous. » Si le collectif est ouvert, il n’est par contre pas « macro-compatible », ni « Les Républicains-compatibles », insistent les deux porte-paroles. Mathilde Nassar, consciente de la méfiance à l’égard des forces de gauche, invite simplement les plus sceptiques « à participer ». Et de confier, enthousiaste : « Des gens de la société civile sont venus. Et ils reviennent. »
L’objectif est clairement de constituer une liste à Belfort pour les élections municipales. Mais aussi de construire « un socle commun d’idées », dixit Alain Fousseret, qui pourrait être repris dans d’autres territoires du nord Franche-Comté. La liste devrait être connue au mois de décembre. Un comité électoral sera chargé d’étudier les candidatures. Et cette liste sera finalement validée en assemblée générale. Belfort en commun revendique une autre méthode.
Le vendredi 20 septembre, à 20 h, maison de quartier Jean-Jaurès, 23, rue de Strasbourg – assemblée générale du collectif Belfort en commun. La prochaine sera le 17 octobre – https://www.facebook.com/Belfort-en-Commun-104259107623733/ – contact@belfortencommun.fr