La liste aux élections municipales de Belfort 2020 en commun amène le dossier de la police et des violences policières dans le débat du second tour. Dans une lettre ouverte, elle interpelle Damien Meslot vis-à-vis de sa récente décision de couper les liens entre police municipale et police nationale. Et interpelle Ian Boucard sur sa signature à une proposition de loi visant à interdire de rendre identifiable les policiers lors de la diffusion d’image dans l’espace médiatique. Déjà, mi-mai, la liste Belfort en Grand avait interpellé le maire sur la rupture des relations entre la police municipale et la police nationale.– mis à jour le 11 juin à 9h51
La prise de position de Camelia Jordana en France. L’affaire Georges Floyd aux États-Unis. La rapport du défenseur des droits. La rupture des relations entre la police municipale et la police nationale à Belfort. Le sujet police occupe les débats actuellement. Et notamment le sujet des violences policières. 2020 en commun, une des listes en lice au second tour des élections municipales de Belfort, interpelle, « sur [leurs] intentions politiques relative à la question policière », Damien Meslot, maire de Belfort, ainsi que Ian Boucard, député du Territoire de Belfort. Le collectif se dédouane « de remettre en cause le bien fondé d’une politique de protection des populations » ou « d’incriminer des agents dont la grande majorité́ est assurément exempte de reproches ». 2020 en commun critique la posture de Damien Meslot dans l’enquête menée contre deux policiers municipaux, pour lesquels le procureur de la République estime « qu’il y avait une discordance flagrante dans les faits relatés par les policiers et le déroulement enregistré par les caméras de vidéosurveillance », rapporte le collectif. 2020 en commun de relever : « Vous vous êtes alors permis, Monsieur le Maire, d’estimer « que ces gardes à vues ne se justifiaient pas », comme si votre fonction de maire vous permettait de juger par vous- même en lieu et place de la justice de ce pays. » Puis le collectif de conclure : « Vous avez décidé le développement exponentiel des effectifs et des moyens de la police municipale à Belfort, sans grands résultats. » Avant de tacler : Allez-vous maintenant couvrir inconditionnellement ses dérapages éventuels et la transformer en milice inféodée à votre seule volonté ? »
2020 en commun dénonce la position de Ian Boucard
2020 en commun égratigne ensuite le député Ian Boucard. Le député est signataire d’une loi visant à à « rendre non identifiable les forces de l’ordre dans l’exercice de leur fonction par la diffusion d’images dans l’espace médiatique ». 2020 en commun rappelle que le député Les Républicains répond actuellement, en qualité de prévenu, de « manœuvres frauduleuses », à l’occasion des élections législatives de juin 2017. Le jugement doit être rendu ce vendredi 12 juin. Le 13 mai, le procureur de la République a requis 3 ans d’inéligibilité. « Si [la loi] est votée, elle va gravement priver nombre d’enquêtes des témoignages le plus souvent indispensables dans les cas de bavures qui nous préoccupent. De plus, cette proposition conduirait à amender la loi de 1881 relative à la liberté de la presse chère à la IIIe République », estime la liste. Et de relever : « Partout, vous, Les Républicains, soutenez le développement des dispositifs de vidéosurveillance du peuple mais refusez que les dérapages de personnes dépositaires de l’autorité publique soient également rendus publics. »
Belfort en Grand dénonce l’action de Damien Meslot
Le 13 mai, la liste aux élections municipales Belfort en Grand avait également interpellé le maire de Belfort sur sa décision de couper les relations entre la police municipale et la police nationale. « Cette décision hâtive risque d’amplifier les tensions avec la police nationale au détriment de la sécurité des Belfortains. Pourquoi le maire crée-t-il ainsi une « guerre des polices » ? » critique le communiqué envoyé à cette occasion. La liste estime que la coopération n’a « jamais fait défaut ». « Mais depuis l’élection de Damien Meslot à la tête de la ville, force est de constater cette relation s’est très largement détériorée. Le fonctionnement des instances du CISPD (Contrat Intercommunal de Sécurité et de Prévention de la Délinquance), la cellule de veille et le groupe de résolution de problèmes, ont été abandonnés pendant le mandat du maire actuel », dénonce le communiqué. Puis de conclure. « [Damien Meslot] réagit de façon impulsive et brutale, et à l’encontre d’un principe fondateur de la République : la séparation des pouvoirs. Dans le domaine sensible de la sécurité, choisir de détériorer les relations de coopération entre les polices municipale et nationale est irresponsable. »