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(AFP)
Me Randall Schwerdorffer, l’avocat de Jonathann Daval qui a avoué avoir tué sa femme Alexia en octobre 2017, a été relaxé jeudi par le tribunal correctionnel de Strasbourg devant lequel il comparaissait pour violation du secret professionnel dans ce dossier criminel très médiatisé. Cette décision est conforme aux réquisitions du procureur de la République, Gilles Bourdier, qui avait estimé que, à ses yeux, “il n’y a pas de charges” dans ce dossier. “Je l’espérais, je ne comprenais pas trop ce que l’on me reprochait”, a réagi à l’issue de l’audience Me Schwerdorffer, l’un des principaux pénalistes de l’est de la France, dont la défense s’articulait autour de la “protection de la liberté d’expression de l’avocat et, au-delà de la mienne, des avocats”.
“Je suis très soulagé et satisfait d’avoir eu une juridiction qui aille dans ce sens-là”, a-t-il ajouté. Il était poursuivi par le procureur de la République de Besançon, Étienne Manteaux, pour violation du secret professionnel pour avoir divulgué le 7 décembre 2018 des informations à la mère de Jonathann Daval, en marge d’une série d’auditions durant lesquelles l’informaticien avouera de nouveau le meurtre, après s’être rétracté pendant plusieurs mois. La scène s’était déroulée près de la machine à café dans la salle des pas perdus du tribunal judiciaire de Besançon, alors envahie de journalistes. Il était notamment reproché à Me Schwerdorffer de lui avoir dit que Jonathann avait fondu en larmes lorsqu’on lui avait présenté une photo d’Alexia et de leur chat Happy, apportée le jour-même par la mère d’Alexia. Ces propos avaient rapidement été relayés par des médias. Me Schwerdorffer soutient ne s’être adressé qu’à la mère et n’avoir alors parlé à aucun journaliste.
“Si on ne peut pas dire ça, quelle est la place de l’avocat? On ne peut donc rien dire? Je n’ai pas prêté serment pour avoir peur et me taire tout le temps!” avait lancé l’avocat bisontin à la barre. Ses trois conseils, Mes Marylène Correia, Patrice Euvrard et Antoine Fittante, avaient demandé la relaxe de leur client, arguant que les propos visés, qui s’inscrivent dans un devoir “d’humanité”, n’entravaient en rien l’instruction pas plus qu’ils n’en dévoilaient des secrets.
En février, dans un autre dossier toujours lié à l’affaire Daval, Me Schwerdorffer avait déjà été relaxé par le conseil régional de discipline des avocats devant lequel il comparaissait pour avoir parlé à la presse, cette fois pendant la garde à vue de son client. Il lui était reproché des faits de “violation du secret de l’enquête”, de “violation du secret professionnel” et de “violation du secret au titre du règlement intérieur national”.
Le parquet général de Besançon a fait appel. Lors de l’audience en appel, le 30 septembre, le procureur général, Christophe Barret, a demandé un blâme à l’encontre du conseil ainsi que l’interdiction d’exercer des responsabilités dans les instances professionnelles et la publication de la décision. Celle-ci sera rendue le 28 octobre, quelques semaines avant le procès de Jonathann Daval qui doit s’ouvrir le 16 novembre devant les assises de la Haute-Saône à Vesoul.