« Nous sommes mobilisés. » Le commissaire Paul Mangin, chef de la circonscription interdépartementale de la police nationale de Montbéliard-Héricourt, veut rassurer les habitants. Les autorités se saisissent de la problématique des nuisances liées à l’activités de quelques épiceries de nuit de Montbéliard. Dans la circonscription, on compte huit épiceries de nuit, notamment à Montbéliard. Et à Montbéliard, quatre ont connu plusieurs sanctions administratives, notamment des fermetures. L’une a, par exemple, connu cinq fermetures administratives depuis 2017. Une autre, trois en l’espace de 18 mois. « Il y a des problèmes récurrents », se désole Sylvie Siffermann, sous-préfète de l’arrondissement de Montbéliard, à l’occasion d’une conférence de presse, ce vendredi 13 septembre.
Deux épiceries de nuit sont fermées depuis le 21 août, l’une pour un mois et la seconde pour trois mois. La première, à l’occasion d’un contrôle, a été sanctionnée pour non-respect des horaires d’ouverture et pour emploi d’un étranger en situation irrégulière apprend-on auprès de la sous-préfecture. La seconde subit une sanction plus lourde car un contrôle coordonné avec les douanes a permis de dévoilé un trafic de tabac non autorisé. « Nous utilisons tout l’arsenal juridique possible », indique le commissaire, en poste depuis le mois de juillet. Les enquêtes peuvent mobiliser plusieurs services de l’État : services fiscaux, services vétérinaires…
« Déposer plainte »
Depuis plusieurs mois, la mairie de Montbéliard s’est saisi du problème. Un arrêté municipal interdit les ouvertures après 22 h, « pour limiter les nuisances ». Bruit, incivilités, stationnements gênants, infractions routières… Elle attend plus du législateur et réclame une loi pour interdire purement et simplement les épiceries de nuit. « Quand vous mettez beaucoup de moyens pour faire revenir les gens en centre-ville, dans l’attractivité, c’est gênant », se désole l’édile.
Les polices nationale et municipale multiplient les rondes et verbalisent dès qu’une infraction est constatée : ouverture en dehors des horaires autorisés ; délits routiers à l’occasion des rassemblement. Marie-Noëlle Biguinet se souvient d’une soirée où près d’une centaine de verbalisation avait été dressée grâce au caméra, devant une épicerie de nuit, aujourd’hui fermée. « Nous conseillons aux riverains de déposer plainte », note la sous-préfète, notamment contre le propriétaire des magasins. « Nous ne sommes pas contre la liberté de commerce, rassure le commissaire, mais les riverains ont aussi le droit à la tranquillité. » Celui-ci souligne également que toutes les épiceries de nuit ne suscitent pas de nuisance.
À partir du 16 septembre, des arrêtés municipaux restreignent, à Belfort, la plage horaire d’ouverture de ces établissements (lire notre article), afin, aussi, de lutter contre des nuisances.