(AFP)
L’animal, une femelle âgée de trois ans, a été opéré vendredi, a indiqué à l’AFP Gilles Moyne, directeur du Centre Athénas, l’association de soins à la faune qui l’a recueilli la semaine dernière sur la commune des Hauts-de-Bienne (Jura).
Le félin tacheté aux oreilles en pointe a été détecté fin janvier par une caméra automatique, qui l’a filmé en train de boiter sur trois pattes dans la neige. Deux semaines plus tard, l’animal est repéré à nouveau à proximité d’un poulailler, à sept kilomètres de distance. A l’aide d’une cage piège, les sauveteurs parviennent à le capturer et à le confier à un vétérinaire, qui diagnostique, radio à l’appui, une blessure par balle. “C’est un acte de braconnage”, dénonce l’association. “Cette femelle (…) a été victime de la haine qu’une minorité armée voue à cette espèce.”
L’association a adressé vendredi une plainte contre X au parquet de Lons-le-Saunier “pour destruction volontaire d’espèce protégée”. Mais la balle a éclaté en plusieurs fragments de métal en touchant le tibia de l’animal. “Il n’y a plus de projectile entier, ce qui complique l’identification de l’auteur du tir”, reconnaît M. Moyne, espérant des “témoignages” pour le retrouver.
En septembre dernier, une autre femelle lynx avait été retrouvée morte dans le Doubs, à une cinquantaine de kilomètres de distance. Une autopsie avait révélé également une blessure par arme à feu.
Le délit de braconnage est puni d’une peine maximale de trois ans d’emprisonnement et de 150 000 euros d’amende. La France a publié début 2022 son premier plan national pour protéger le lynx boréal, disparu au début du XXe siècle avant d’être réintroduit. Il vise à mieux protéger le plus grand félin sauvage d’Europe.
Selon M. Moyne, la France compte quelque 150 lynx adultes, dont 85 % sont présents sur l’ensemble de la chaîne du Jura. Au moins quatre bêtes ont été tuées l’an dernier, deux par balles et deux par empoisonnement. D’après lui, l’animal, qui ne s’attaque pas aux troupeaux, est victime d’une polémique sur la concurrence qu’il exercerait avec certains chasseurs. La hausse de la population de chevreuils dans le Jura montre qu’il n’en est rien, assure M. Moyne.