La start-up belfortaine qui conçoit des dalles perméables et modulaire à base de déchets plastiques, Purple alternative surface, vient d’embarquer à bord de Plastic Odyssey, qui fait escale en France. Ce bateau documente, dans un tour du monde de 3 ans, les initiatives locales pour réduire la pollution plastique des océans et le recycler.
La start-up belfortaine qui conçoit des dalles perméables et modulaires à base de déchets plastiques, Purple alternative surface, vient d’embarquer à bord de Plastic Odyssey, qui s’apprête à appareiller pour un tour du monde. Ce bateau va documenter, pendant 3 ans à travers la planète, les initiatives locales pour réduire la pollution plastique des océans et le recycler.
Purple alternative surface, qui conçoit des dalles perméables, personnalisables et modulaires à partir de déchets plastiques (lire notre article de présentation), poursuit son accélération. On n’est pas loin de l’euphorie, alors que la jeune entreprise vient d’avoir la confirmation de l’obtention d’une aide par le fonds Maugis (lire notre article), de l’ordre d’un million d’euros, selon nos informations.
La start-up vient d’enregistrer sa première embauche, en plus des quatre fondateurs. Elle a embarqué, ce lundi, à bord du navire Plastic Odyssey, à Dunkerque. Elle est l’une des sept start-up européennes sélectionnées, sur 45 candidatures, par le programme, pour mener des recherches dans l’atelier monté à bord du navire.
Un laboratoire flottant
Le projet Plastic Odyssey vise à réduire la pollution plastique dans les océans. Son bateau va parcourir le monde pour documenter les initiatives locales de lutte contre ces pollutions et en développer d’autres, en faisant des escales. Un tour de France est prévu en 2021, puis des étapes en Afrique et en Amérique en 2022, avant de rejoindre l’Asie et le Pacifique en 2023. Pendant 3 ans, 30 étapes sont programmées. « C’est une très belle vitrine et cela correspond à notre vision écologique, apprécie Pierre Quinonero, l’un des quatre fondateurs de Purple. Cela montre que notre projet est cohérent. »
Pendant sept jours, ils vont profiter de l’atelier du navire, qui comprend 9 machines dédiées au recyclage du plastique. Une manière d’avancer sur la composition des matières qu’ils récupèrent pour réaliser leur dalle, alors qu’il existe de nombreux plastiques différents et qu’ils veulent surtout utiliser du plastique qui n’est pas encore valorisé. Sur la table, les fondateurs montrent justement des échantillons de plastiques récupérés, de différentes consistances, couleurs… « Nous façonnons une recette avec une matière première qui n’est jamais la même », explique Pierre Quinonero. Leur solution permet de faire fi de ces différences. Ils veulent surtout détourner cette matière aujourd’hui dirigée vers « les centres d’enfouissement », regrette Olivier Marczak, le 4e fondateur de Purple alternative surface. « C’est la grande idée du projet », ajoute-t-il. Ils vont donc chercher des filières de déchets plastiques que les autres ne veulent pas.
Les machines de Plastic Odyssey permettent de collecter, trier, broyer, extruder, compacter, centrifuger, chauffer ou encore assembler… Pendant l’embarquement, les entrepreneurs vont surtout partager des « approches », dixit Sébastien Molas, avec les autres start-ups.
Pour Plastic Odyssey, ils ont même fait un cahier des charges spécifique, pour des plaques de 25 cm de côté. Si c’est concluant, ils partageront les plans du moule, pour qu’il soit reproduit dans les pays en développement, afin de « pouvoir le fabriquer de manière artisanale ». « L’idée de Plastic Odyssey, c’est le partage, insiste Sébastien Molas, afin que les pays en développement récupèrent leurs déchets plastiques et puissent faire ces dalles. » En même temps, ils poursuivent leurs travaux sur leur produit.
Impliquer les collectivités
Autre bonne nouvelle pour la start-up française : elle a intégré l’accélérateur de start-ups spécialisé dans le bâtiment et les travaux publics, Impulse partner. « Ils mettent en lien avec les grands groupes », apprécie Sébastien Molas. Et c’est loin d’être anodin pour ce futur projet.
Ce projet, qui répond à un besoin de limiter l’artificialisation des sols, peut aussi permettre d’impliquer les citoyens et les collectivités. On peut imaginer que si une collectivité commande une place ou un parking conçus avec les dalles de Purple alternative surface, on leur dise de fournir les déchets plastiques ; un point sur lequel les collectivités pourraient communiquer et sensibiliser la population. Mais ça, c’est une prochaine escale de ce projet. Aujourd’hui, Purple alternative surface est en train de réaliser des pré-séries, alors qu’ils doivent valider dans les prochains mois deux certifications afin d’obtenir le décaissement des subsides alloués par le fonds Maugis. La demande de brevet est en cours.