Une vidange complète pour éradiquer un virus. C’est ce que le Département a dû faire à l’étang du Malsaucy, avec un protocole de pêche sanitaire spécifique. Pour cause, en 2021, de nombreux cas de virus KHV (herpès virus de carpe koï) ont été identifiés en France, et dans l’étang du Malsaucy. S’il n’est pas transmissible à l’homme et aux animaux domestiques, le virus a la vacuité de contaminer et de tuer certaines espèces de poissons de la famille des carassins et des carpes. Ce virus se transmet très facilement : par contact physique entre poissons, ou d’un poisson à un matériel contaminé dans un autre étang.
Du 16 au 18 novembre, une vidange a donc été organisée avec la fédération de pêche du Territoire de Belfort. Une vidange avec des enjeux différents que celles qui ont pu être opérées auparavant : il fallait désinfecter l’étang et le matériel nautique. Et stopper la contagion aux espèces menacées dans l’étang (et potentiellement dans les autres points d’eau à proximité).
Lors de cette vidange, l’étang a été lentement vidé (une vidange commencée le 15 octobre). Une fois l’étang vide, l’ensemble des poissons ont été pêchés puis triés par espèces pour identifier celles vectrices du virus. Ceux-ci ont été abattus. « Cette étape, exigée par la loi, s’[est faite] après l’anesthésie des poissons pour limiter tout stress ou souffrance animale », précise le Département dans son communiqué. Ont aussi été abattues les espèces nuisibles (poissons-chats). « Leur volume a représenté une demi-benne, envoyée en unité d’équarrissage », est-il détaillé.
8 tonnes de poissons sains
Avant la vidange complète, le 8 novembre, le Département avait indiqué « que l’estimation de la population des poissons concernés reste très approximative en raison de la forte mortalité déjà observée en 2021.» Finalement, ce sont 8 tonnes de poissons sains qui ont pu être relâchés pour alevinage dans divers sites du Territoire de Belfort (canaux,étangs). Certains ont été conservés en réserve dans ce que l’on appelle un étang nourrice, qui permettra de les réinsérer dans l’étang du Malsaucy une fois le niveau d’eau revenu à son niveau normal au printemps, après les pluies de l’hiver. En attendant, l’étang sera maintenu en assec pour une durée de trois mois environ, période qui permettra de tuer le virus, puisqu’il ne survit pas hors de l’eau. Mais aussi de réaliser des opérations de maintenance : curages des dépôts de vases, reprofilage de la nouvelle zone de plage, entretien du barrage.
« Tout a été mis en œuvre pour que le virus ne soit pas disséminé vers d’autres étangs. Cette vidange vient clôturer notre action en permettant l’éradication du KHV du site. En espérant qu’il ne revienne pas », explique Didier Vallverdu, vice-président en charge de l’environnement.