L’Insee a analysé la qualité de l’air de la région Bourgogne-Franche-Comté. La conclusion est parlante : un quart des habitants sont exposés régulièrement aux particules fines PM 2,5. Les plus touchés sont les enfants et les personnes âgées.
L’Insee a analysé la qualité de l’air de la région Bourgogne-Franche-Comté. La conclusion rendue est qu’un quart des habitants sont exposés régulièrement aux particules fines PM 2,5. Les personnes les plus touchées sont les enfants et les personnes âgées.
La conclusion du rapport de l’Insee invoque qu’« en Bourgogne-Franche-Comté, près de 761 000 habitants soit un quart de la population résident sont exposés régulièrement à des concentrations supérieures au seuil de recommandation de l’organisation mondiale de la santé (OMS). » Résultat sur la base d’une étude réalisée entre le 1er janvier 2016 au 31 décembre 2019.
Les particules fines PM 2,5 dont parle le rapport sont des particules en suspension. On mesure leur toxicité en micromètre. Plus les particules sont petites, plus elles sont néfastes car elles pénètrent facilement dans l’organisme. C’est le cas des particules fines PM 2,5. Elles font l’objet d’un suivi par des associations de surveillance de la qualité de l’air (AASQA). L’aire urbaine de Belfort-Montbéliard-Héricourt-Delle est avec la Bresse, la zone la plus touchée par le phénomène. Ces particules émises sont liées aux activités domestiques ou industrielles, au transport et à l’agriculture. Dans la région, ces émissions sont liées aux activités domestiques et résidentielles (combustion des appareils de chauffage, tout en sachant que le bois est encore la principale source). Elles représentent près de la moitié des émissions : 45%. Loin devant le transport routier (24%) et l’industrie manufacturière (17%).
167 100 personnes âgées de 65 ans ou plus concernées
L’exposition aux particules fines augmente le risque de pathologies respiratoires et cardiovasculaires, en particulier chez les personnes âgées. Ils sont ceux qui sont le plus vulnérables face à une mauvaise qualité de l’air. Et dans la région, 23% de l’ensemble des personnes âgées sont touchées par des dépassements réguliers de la recommandation de l’organisation mondiale de la santé. Soit 167 100 personnes de 65 ans et plus. « Les personnes les plus âgées ou les plus fragiles résident dans un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). Sur les 39 000 lits que compte la région, 9 300 sont présents dans des zones à concentration importante en PM. Au sein du Grand Chalon, le nombre de lits concernés est de 1 320 sur les 1 400 du territoire », décrypte le rapport de l’Insee.
168 300 enfants et adolescents exposés très régulièrement à ces particules
« Une mauvaise qualité de l’air influe aussi directement sur la croissance des enfants et des adolescents », pointe l’Insee. Et pourtant, un enfant de moins de 19 ans sur quatre réside dans les zones les plus exposées aux particules fines. Soit une proportion identique à celle de l’ensemble de la population. Sur les 612 000 enfants et adolescents de la région, ce sont 168 300 d’entre eux qui sont concernés. « Sur les 490 000 élèves hors apprentis, 161 700 effectuent leur scolarité dans une zone plus exposée en particules. Cela concerne un tiers des élèves », relève le communiqué. Cette part est de 26 % pour les élèves en école primaire. Et atteint 43% pour les lycéens.
« Ceci s’explique par l’implantation des lycées dans les zones urbaines les plus densément peuplées », argue le rapport. Les communautés d’agglomérations du Pays de Montbéliard Agglomération, du Grand Besançon, du Grand Chalon et du Grand Belfort sont fortement touchées. Plus de 20 000 écoliers, collégiens et lycéens sont concernés.
Une amélioration dans les dix dernières années
Le rapport de l’Insee pointe une baisse régulière des émissions depuis 10 ans. « Entre 2008 et 2018, les émissions de particules fines PM2,5 ont baissé d’un tiers dans la région (- 31 %). Elles sont passées de 14 900 tonnes en 2008 à 10 300 tonnes en 2018, soit 4 600 tonnes de moins en dix ans. » Dans le Territoire de Belfort où les concentrations sont importantes, les émissions de particules ont diminué d’un tiers entre 2008 et 2018, principalement grâce au secteur industriel. Dans le Doubs, la baisse n’a été que de 25 %, soit la plus faible des départements de la région.