« C’est peut-être un détail pour vous, mais pour moi, ça veut dire beaucoup ! » Ces paroles de France Gall, qu’elle interprète dans Il jouait du piano debout, pourraient très bien illustrer les actions qui se mettent en place autour du massif du Ballon d’Alsace, qui devrait pouvoir arborer en 2026 le label Grand Site (lire notre article). Autour du sommet, les 18 000 hectares du massif du Ballon d’Alsace (dont 3 476 ha sont classés) s’étendent sur deux régions, quatre départements, 21 communes et six intercommunalités. Pas simple, de fait, de construire du commun. C’est pourtant bien l’objectif du projet de Grand site de France du massif du ballon d’Alsace. Depuis peu, ce massif est même valorisé sur une seule carte, éditée par le parc naturel régional des Ballons des Vosges, alors qu’auparavant, il en fallait plusieurs pour pouvoir reconstituer cette entité.
Ce mardi 24 octobre, tous les acteurs de ce projet de labellisation ont signé à Lepuix une charte de partenariat, « pour travailler ensemble », indique Raphaël Sodini, préfet du Territoire de Belfort, qui co-pilote la démarche. Un détail, peut-être. Mais qui dit beaucoup. Ils ont validé le programme d’actions, qui doivent être mises en place d’ici 2026, afin de pouvoir arborer le label Grand site de France, dont la démarche a été validée par l’État en septembre 2022, récompensant un site de grande notoriété, classé, et de forte fréquentation. Localement, la dynamique a été enclenchée en 2019.
1,14 million de visiteurs
Si le massif se construit autour du ballon d’Alsace, ce sont aussi des territoires très différents qui se rejoignent entre Vosges, Alsace et Franche-Comté. Avec leurs cultures. Leurs savoir-faire. « Cette diversité est une richesse », apprécie Laurent Seguin, directeur du parc naturel régional des Ballons des Vosges et copilote de ce projet de labellisation. Une singularité qui s’exprime à travers l’identité du projet : « Un massif de rencontres. »
Six priorités ont été définies par les protagonistes, dont la mise en valeur de la forêt remarquable et son adaptation, la reconversion des friches industrielles et touristiques, à l’instar du programme du conseil départemental du Territoire de Belfort aux Sapins au sommet du Ballon d’Alsace, ou encore l’accompagnement des stations dans une dynamique quatre saisons, pour faire face aux bouleversements liés au dérèglement climatique. Des projets qui ne concernent pas que les sommets, mais aussi les vallées. « Les quatre vallées sont très concernées », insiste Laurent Seguin, notamment autour de l’hébergement.
Une étude sera justement prochainement lancée pour faire le point et identifier les besoins. Et une réflexion est entamée sur la mobilité à l’intérieur de ce massif, par exemple autour des mobilités douces ou de la mise en place de navettes. Une signalétique commune doit aussi être mise en place. C’est l’un des objectifs du projet : donner de la cohérence et de la visibilité.
On estime à 1,14 million le nombre de visiteurs qui passent par ce massif chaque année. Et 22 000 habitants y vivent. La France compte aujourd’hui 21 sites labellisés Grand site de France.