Article rédigé par Atmo BFC, association en charge de la qualité de l’air – PARTENARIAT
Une interdiction renforcée
Depuis le 1er juillet 2025, l’interdiction de fumer s’applique aussi à plusieurs lieux publics en extérieur, afin de protéger les plus jeunes. Déjà interdite dans les établissements scolaires, les lieux de travail fermés et couverts ou encore les transports en commun, la cigarette est désormais proscrite dans des espaces extérieurs fréquentés au quotidien :
- Parcs et jardins publics
- Plages bordant des eaux de baignade ;
- Abribus et zones couvertes d’attente des voyageurs ;
- Abords des écoles, collèges, lycées et autres lieux destinés à l’accueil, à la formation ou à l’hébergement de mineurs ;
- Espaces ouverts et abords des bibliothèques, piscines, stades et installations sportives.
Ces interdictions visent explicitement les lieux de sociabilité quotidienne des jeunes, afin de contribuer à dénormaliser le tabac et limiter son attractivité
Peut-on fumer en voiture ? Fumer en voiture est possible si le conducteur et les passagers sont tous majeurs. Mais en présence d’un mineur, c’est interdit et passible d’une amende (généralement 135 €). Le conducteur peut aussi être sanctionné si fumer l’empêche de conduire en toute sécurité.
Les polluants de la fumée du tabac
Allumer une cigarette libère près de 7 000 substances chimiques, dont environ 70 sont reconnues comme cancérigènes. Parmi les plus nocives :
- Goudrons
- Monoxyde de carbone
- Oxydes d’azote
- Acide cyanhydrique
- Ammoniac
- Composés organiques volatils (acroléine, hydrocarbures aromatiques, benzène…)
- Métaux (cadmium, mercure, plomb, chrome…)
- Nicotine (sous forme de particules)
La fumée inhalée par le fumeur (courant primaire) diffère de celle qui se dégage de la cigarette allumée (courant secondaire). Cette dernière, produite par une combustion incomplète, est encore plus toxique : elle contient environ trois fois plus de monoxyde de carbone, sept fois plus de benzène, 70 fois plus de nitrosamines et 100 fois plus d’ammoniac que la fumée directement inhalée. C’est ce qui rend le tabagisme passif particulièrement nocif.
Une mesure visant à protéger la santé de tous
Le tabac reste la première cause de mortalité évitable en France, avec 75 000 décès chaque année. Chez les jeunes de 17 ans, plus d’un sur six fume quotidiennement. L’initiation précoce accroît fortement les risques d’addiction et de maladies graves.
L’exposition à la fumée de tabac entraîne de nombreux troubles : maux de tête, nausées, toux, irritation des yeux et des voies respiratoires, aggravation des allergies, maladies cardiovasculaires, infections respiratoires et divers cancers, dont celui du poumon.
La fumée de tabac est dangereuse pour les fumeurs mais aussi pour leur entourage. Le tabagisme passif expose les non-fumeurs à des composés souvent encore plus toxiques. Une exposition régulière augmente le risque de maladies cardiovasculaires, de cancer du poumon, d’asthme et d’infections respiratoires.
Chez l’enfant, les effets sont particulièrement préoccupants : mort subite du nourrisson, irritations des yeux, du nez et de la gorge, rhinopharyngites et otites fréquentes, risque accru d’asthme ou de bronchites et pneumonies. Le tabagisme passif est aussi lié à des complications pour les bébés à naître, comme un retard de croissance ou un faible poids de naissance.
En France, le tabagisme serait responsable de 3 000 à 5 000 décès par an, selon le ministère de la Santé.
La généralisation des espaces sans tabac s’accompagne de nouvelles mesures pour prévenir des addictions et protéger les plus jeunes :
- La réduction du taux de nicotine autorisé dans les produits du tabac et du vapotage, avec pour objectif de briser la dépendance dès la racine.
- La limitation stricte des arômes dans les produits de vapotage, souvent pensés pour séduire les plus jeunes (ex. : goût bonbon ou barbe à papa). Ces produits sont des portes d’entrée vers la dépendance et seront encadrés dès l’année 2026.
Les bons gestes
Si je suis fumeur :
- Je sors pour fumer,
- Je ne fume pas à l’intérieur d’un logement ou d’une voiture, même fenêtres ouvertes,
- Je ne fume pas dans une pièce fréquentée par des enfants,
- Je me lave les mains et, si possible, change de vêtements après avoir fumé,
- Enceinte, j’arrête de fumer,
- J’évite de fumer à proximité de personnes vulnérables (nourrissons, enfants, insuffisants respiratoires…),
- Je respecte l’interdiction de fumer là où elle doit être appliquée.
Si je suis non-fumeur :
- J’invite mes proches à fumer à l’extérieur de mon logement ou de ma voiture,
- Je m’éloigne lorsque la fumée me gêne,
- Si quelqu’un a fumé dans mon logement ou dans ma voiture, j’ouvre les fenêtres pour aérer pendant un long moment,
- Je pense à laver les textiles exposés à la fumée pour limiter les résidus de troisième main.
Si malgré ces précautions, quelqu’un a fumé dans mon logement ou dans ma voiture, j’ouvre les fenêtres pour aérer un long moment !
Sources
- Communiqués de presse de Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, et de Yannick Neuder, ministre chargé de la Santé et de l’Accès aux Soins (30/05/2025)
- Santé Publique France
- Cancer Environnement
https://www.cancer-environnement.fr/fiches/expositions-environnementales/tabac/
- Ministère de la Santé