Les cyanobactéries perturbent la saison estivale dans le Territoire de Belfort. L’Agence régionale de santé (ARS) Bourgogne-Franche-Comté confirme que les activités nautiques sont interdites depuis le jeudi 14 août à l’étang des Forges, à Belfort. Les dernières analyses ont révélé un biovolume de 19,03 mm³/L, largement au-dessus du seuil d’alerte fixé à 1 mm³/L, entraînant des recherches complémentaires sur la présence de toxines.
De nouvelles analyses réalisées lundi 18 août indiquent une légère baisse (17,038 mm³/L), mais l’ARS précise rester « en attente des résultats en toxines », tout en maintenant l’interdiction des pratiques nautiques. La baignade est de toute façon interdite toute l’année à l’étang des Forges, mais les clubs de voile et les usagers habituels de l’étendue d’eau doivent composer avec ces restrictions.
L’ARS rappelle que les cyanobactéries prolifèrent dans des conditions bien connues : stagnation de l’eau, températures élevées — entre 25 et 30 degrés — et apports excessifs en nutriments (azote, phosphore). Ces micro-organismes peuvent libérer des cyanotoxines dangereuses pour l’homme et les animaux, entraînant des irritations, des troubles digestifs ou, dans les cas les plus graves, des atteintes hépatiques et neurologiques.
Une fragilité récurrente
L’étang des Forges n’en est pas à sa première alerte. Dès 2013, une prolifération avait entraîné l’interdiction temporaire de la pêche et des activités nautiques. En 2017, des analyses faisaient état de concentrations record — jusqu’à 356 000 cellules par millilitre — tandis qu’en 2018, la vigilance était à nouveau déclenchée après détection de cyanobactéries. Plus récemment, en août 2023, les seuils critiques avaient été franchis, entraînant une interdiction identique à celle d’aujourd’hui, avec interdiction de consommer les poissons pêchés et de laisser les animaux s’abreuver.
Quant aux zones de baignades, à ce jour, l’ARS indique que la qualité de l’eau du Malsaucy est « conforme », tout comme celle de l’étang de Brognard, dans le Doubs. L’été dernier, la plage du Malsaucy avait dû fermer au public en juillet, pendant presque trois semaines avant une réouverture « en sursis » début août (lire par ailleurs).