Stellantis a annoncé, le 24 novembre, l’externalisation des opérations de datacenters et de réseaux en France et en Europe. 170 postes sont concernées dans le monde. Dans le nord Franche-Comté, 15 postes sont touchés à Bessoncourt et 8 à Sochaux (lire notre article). En France, 33 postes sont concernés confirme la direction. Ce mardi, les élus du comité social et économique (CSE) de Stellantis ont été consultés, à l’échelle du groupe. « Ce changement permettra aux fonctions ICT internes de Stellantis de se concentrer davantage sur le numérique, la cybersécurité, les nouveaux modèles commerciaux et les solutions centrées sur le client, qui sont le moteur de notre transformation en une Tech company de mobilité durable », justifiait, à l’époque, la direction. L’ensemble des organisations syndicales a émis un avis négatif, ce mardi, sur ce projet. « Les 33 salariés concernés verront leur contrat de travail transféré chez Kyndryl et leurs conditions salariales maintenues, sans que leur emploi ne soit délocalisé », rassure la direction, sollicitée par Le Trois.
Avec ce nouveau projet, la CFE-CGC redoute que la direction informatique, « à des fins purement financières », engage des procédures d’externalisation des applications, des données et de l’ensemble des salariés de ces services. C’est face à cette crainte que la CGT, la CFE-CGC et la CFDT ont demandé une expertise de ce service ICT (technologies de l’information et de la communication), auprès d’un cabinet habilité. Il pourra « éclairer sur la pertinence d’une telle stratégie, mais aussi sur l’impact social et les risques industriels encourus ». La CFDT estime que la direction doit plus s’appuyer sur l’observatoire des métiers pour « anticiper » les évolutions et mutations du groupe. « Chaque année, une expertise est réalisée au niveau de Stellantis, replace la direction nationale de Stellantis, sollicitée par Le Trois sur ce sujet d’expertise. Pour 2024, les organisations syndicales ont demandé un focus sur la politique IT, sujet plus large que le sujet Kyndryl. »
Si Kyndril reprend bien les salariés, au nom de l’article L1224-1 du code de travail, les salariés ne peuvent « y déroger », reprécise la CFDT. Dans sa communication sur le sujet, la CFE-CGC n’hésite pas à comparer l’externalisation à « un 49.3 dans le dialogue social ». « L’article 1224-1 est une procédure brutale pour les salariés et dégrade le climat social en entamant la confiance des salariés », se plaint également la CFDT.
La démarche va à l’encontre « des accords d’entreprise », critique ensuite la CFDT, « qui exclut les mobilités et les départs forcés afin de privilégier le volontariat, dans une période où le groupe annonce des bénéfices records », détaille la CFE-CGC. Le syndicat redoute que cette démarche génère des « dysfonctionnement[s] industriels ». À la suite de l’annonce, « des départs de compétences clés ont eu lieu », déplore la CFE-CGC dans son communiqué de presse.