L’annonce de cette rémunération survient alors que certains syndicats du groupe automobile ont jugé insuffisants les 2 milliards d’euros de primes distribués aux 264 000 salariés qu’il compte à travers le monde.
Carlos Tavares a reçu l’an dernier 14,9 millions d’euros au titre des salaires, bonus et retraite, dont 7,5 millions liés à sa performance. L’essentiel de ses revenus (91 %) est variable, soumis à sa performance, précise Stellantis dans son rapport financier annuel.
Outre ces 14,9 millions d’euros, M. Tavares pourrait toucher d’ici à 2026 des actions dont le montant est fixé en fonction de la réalisation de ses objectifs, financiers, commerciaux ou technologiques. Sa rémunération totale pourrait ainsi atteindre 23,5 millions pour l’an dernier. Elle est “alignée avec celle de ses pairs” européens et américains, a fait valoir un porte-parole de Stellantis samedi auprès de l’AFP.
Pour 2021, la rémunération du patron portugais pourrait s’élever à 19 millions d’euros, selon ces mêmes calculs intégrant des bonus de long terme versés sur plusieurs années. Le groupe automobile, issu de la fusion en 2021 de Peugeot-Citroën et de Fiat-Chrysler, sort d’une deuxième année exceptionnelle avec un bénéfice net record de 16,8 milliards d’euros (lire notre article). Malgré des volumes de vente en baisse, le constructeur a pu défendre ses marges en augmentant ses prix.
4,2 milliards d'euros de dividendes
Le président de Stellantis, l’Italo-Américain John Elkann, devait percevoir pour sa part 5,8 millions d’euros pour 2022, toujours selon le rapport financier annuel. Quant à l’Américain Richard Manley, ancien directeur général de Fiat-Chrysler, il a reçu 51,2 millions d’euros en mars 2022 pour sa contribution à la fusion.
Figurant l’an dernier en tête des rémunérations des patrons du CAC 40, Carlos Tavares s’était attiré les foudres de ses actionnaires mais aussi d’Emmanuel Macron qui avait jugé en avril “choquant et excessif” le montant “astronomique” de sa rétribution.
Jeudi, en publiant ces résultats exceptionnels, Stellantis a également annoncé le versement de 4,2 milliards d’euros de dividendes à ses actionnaires. En France, les salariés bénéficieront d’une prime de 4 300 euros brut au minimum – 3 882 euros net – soit 300 euros de plus que la prime de 2022 (lire notre article).