2022 est une année riche pour la société Purple alternative surface, installée depuis le printemps aux Techn’Hom 5, à Cravanche. Elle a installé ses premiers parkings (nos articles) conçus avec des dalles perméables, 100 % recyclable et réalisés avec 100 % de déchets polymères qui étaient voués à être incinérés ou enterrés ; 3 millions de tonnes de plastiques ne sont pas recyclés chaque année, car trop chers ou trop compliqués à traiter. Purple a trouvé une solution technique pour valoriser ces déchets. “A chaque fois qu’on fait trois places de parking (avec ces dalles), on arrive à recycler une tonne de plastique”, assure Pierre Quinonero, co-fondateur et directeur commercial de Purple Alternative Surface, créée en 2019. Entre chaque dalle, il y a un espace de 5 millimètres entre chaque dalle « qui va laisser l’eau s’infiltrer dans le sol”, explique-t-il également, Autre avantage de ces dalles, la facilité de la pose, comme un puzzle, avec la force de proposer une solution modulaire.
Mercredi, la start-up a reçu une évaluation Economie Circulaire, délivrée l’Afnor (association française de normalisation). La France est « pionnière » sur l’évaluation de l’économie circulaire, rappelle Solène Guillet, déléguée régionale Bourgogne-Franche-Comté du groupe Afnor. En 2017, associations, industriels, collectivités, mais aussi ministère de la Transition écologique se sont regroupés pour éditer une définition commune de l’économie circulaire et une méthode pour « faciliter la mise en œuvre ». Est née en octobre 2018 la norme XP X30-901. C’est une « approche » volontaire et non réglementaire replace-t-elle.
L’urgence climatique invite à dépasser notre « économie linéaire », reposant sur le principe « extraire, produire, utiliser, jeter », dixit Solène Guillet, pour s’appuyer sur une économie circulaire, qui invite à raisonner « en boucles et à l’échelle locale ». On limite le gaspillage, on optimise les ressources. « Avec l’économie circulaire, il s’agit de faire plus et mieux avec moins », résume-t-elle.
50 000 m2 en 2023
« Cela compte énormément pour nous », confie Pierre Quinonero, l’un des fondateurs de l’entreprise. « C’est au cœur de nos préoccupations », ajoute-t-il. La certification va donner « une vraie crédibilité » à leur projet, tant auprès des entreprises privées qu’auprès des institutions. Surtout, l’évaluation de l’Afnor permet de confirmer qu’il n’y a pas « de transferts d’impact », relève Solène Guillet. C’est une analyse sur le projet global qui est menée, sur le cycle de vie du produit. Mais l’Afnor regarde aussi si le projet « s’insère dans le Territoire ». Purple obtient ses ressources auprès du syndicat mixte à vocation unique pour le transfert, l’élimination et la valorisation des ordures ménagères (Sytevom), installé à Noidans-le-Ferroux, en Haute-Saône. Et les dalles sont industrialisées par Plaxer, spécialiste de la fabrication de produits plastiques, installé à Rumersheim-le-Haut (Haut-Rhin).
Le recyclage des déchets, la recyclabilité d’un objet, la limitation de l’artificialisation, la gestion de l’eau sont « des problèmes majeurs de nos territoires », remarque Raphaël Sodini, préfet du Territoire de Belfort, sensible aux solutions proposées par Purple Alternative surface. Il apprécie surtout le fait que ce soit « une start-up industrielle », un évènement plutôt rare. « Si nous n’avons pas de start-up industrielle dans un territoire industrielle, nous n’avons pas d’innovation », replace-t-il, pour souligner l’importance de ce type de projet.
Cette évaluation comprend trois niveaux. Purple reçoit le niveau 1 de ce label. La labellisation est obtenue pour trois ans, mais un contrôle est opéré chaque année. Des pistes d’amélioration ont été notées pour poursuivre la démarche. « Le label, ce n’est que le début de la démarche », résume Solène Guillet. En 2022, la société va poser 6 500 m2 de parking et vise 50 000 m2 en 2023. Elles sont en vente depuis le mois d’avril et ils enregistrent déjà des commandes jusqu’en 2024.