Reconvertir pour ne pas créer une friche industrielle. Le projet Sochaux 2022, conduit par Stellantis, a fait évoluer le site en mono-flux avec une seule ligne d’assemblage. Cela s’est traduit par un compactage du site et par la libération d’environ 42 hectares sur les communes de Sochaux et d’Exincourt. Pays de Montbéliard Agglomération s’est positionnée dessus et a acté son acquisition en janvier 2022.
Une décision qui avait fait bondir (lire ici). Car, en refaisant les comptes à partir de ce prix d’achat, des élus ont tiqué sur le déficit restant de l’opération. Sur les 40 millions prévisionnels, si l’on déduit les 16 millions d’euros de participation de l’État, les 800 000 euros du conseil régional Bourgogne-Franche-Comté et les 15 millions d’euros estimés de cession de bâtiment, il reste à la charge de PMA 16,4 millions d’euros.
Pour autant, cela a été validé comme tel. En juin 2022, lors d’un nouveau conseil communautaire, il a été décidé de choisir le groupe BT Immo pour réinventer ce site. Le 16 décembre 2022, l’aménagement a été confié à la société publique locale Territoire 25, qui a fait signer les promesses de vente en mars 2023.
Qui est BT Immo ? C’est un groupe d’investisseurs privés qui se positionne essentiellement « sur des opérations immobilières à forte valeur ajoutée »,annonce le rachat pour conduire « un projet mixte, industriel et logistique ». Il a pour champ d’action l’investissement locatif dans le secteur des bâtiments industriels et logistiques, le développement de bâtiments tertiaires et industriels et la reconversion de sites.
Sur le site de PSA Sud, il s’agit, en fait, de deux rachats : le rachat, pour 3,5 millions de deux bâtiments à Exincourt. Et le rachat, aussi pour 3,5 millions de trois bâtiments à Sochaux. Des bâtiments qui sont côte à côte mais délimités sur deux communes différentes.
Quid de l’emploi ?
Le projet de l’entreprise est de détruire les bâtiments à Sochaux, pour permettre à de surfaces logistiques nouvelles d’être développées pour 2026. Une phase démarrée ce mercredi 3 avril. Dans le détail, ce sont 66 400 m2 comprenant : 60 000 m2 d’entrepôt logistique, 2 400 m2 de bureaux et 4 000 m2 de messagerie (centre de stockage entre entreprises). Le programme immobilier doit se terminer au second semestre 2026. Soit quatre ans entre l’acquisition par la collectivité des 42 hectares de site délaissés par Stellantis et l’arrivée d’un nouvel exploitant sur site.
Aujourd’hui, l’exploitant n’est pas encore connu. Il y a deux ans, les élus s’inquiétaient. « On nous demande de signer aujourd’hui pour voir demain ce qui pourra être fait en termes d’emplois », s’inquiétait notamment Damien Charlet, vice-président de PMA, en charge des mobilités lors d’un conseil de communauté. « Tout doit être fait pour l’emploi. Sur le dossier, nous nous pressons alors que nous n’avons rien sur le social. Il faut négocier mieux et préparer un vrai projet », ajoutait Martial Bourquin maire socialiste d’Audincourt.
Pour les rassurer, en 2022, Fabrice Galloo, qui dirigeait le développement du projet pour Castignac (fusion en BT Immo Group et Brokfield), avait exposé que « 630 emplois étaient un minimum », lors d’un conseil communautaire. Evoquant les atouts du site : un endroit proche de l’autoroute, à proximité de la Suisse et de l’Allemagne, avec un bassin d’emploi intéressant. Des arguments repris par les élus à de nombreuses reprises : les 630 emplois étant brandis comme un drapeau. Brayane Obadio, responsable de développement de Castignac, en charge de ce projet, n’a pas connaissance de ces 630 emplois, ce mercredi 3 avril. « Je ne sais pas d’où vient ce chiffre. Cela peut-être beaucoup plus, un peu moins, ce nombre-là. On espère le plus possible », avec un argument : l’adaptabilité. « On saura faire s’il faut adapter le projet aux demandes particulières. Les recherches d’exploitants sont en cours. On parle d’un des plus gros projets de la zone avec une force : nous saurons nous adapter et écouter le marché. »