Lors d’une conférence de presse le 9 avril, Marc Tirole, maire de Dampierre-les-Bois et chef de file du groupe Indépendants & Solidaires, groupe d’opposition à l’Agglomération, expose les principaux points de blocage à la veille du vote du budget. En première ligne : l’augmentation de la taxe sur le foncier bâti et de la cotisation foncière des entreprises. Des mesures que l’exécutif présente comme inévitables pour boucler un budget sous pression, plombé par la ponction de 2,5 millions d’euros imposée par l’État au titre du redressement des finances publiques, et la baisse continue des dotations. Lors du débat d’orientation budgétaire, l’hypothèse d’augmenter les impôts avait fait un large consensus de la gauche à l’extrême-droite (lire ici).
Mais pour l’opposition, la méthode et les arbitrages sont loin de faire consensus. « On nous a réuni en fin d’année dernière, on nous a présenté les chiffres, et au bout de dix minutes, on nous a dit : ce sera la hausse du foncier bâti, point barre », dénonce Marc Tirole.
6 millions en plus
La hausse du taux de la taxe de le foncier bâti pourrait générer plus de 5,8 millions d’euros, en faisant passer les recettes de 1,65 à 7,48 millions. Mais « dans un territoire où 7,2 % des propriétaires vivent sous le seuil de pauvreté », précise le groupe, cette mesure est perçue comme injuste. « On parle souvent des propriétaires comme s’ils étaient tous fortunés. Ce n’est pas forcément le cas ici : il y a des jeunes accédants, des retraités modestes », insiste Marc Tirole. « Pour certains, ce sera 200 euros de plus. »
Même logique pour la cotisation foncière des entreprises, qui devrait passer d’un à taux de 25,47 à 26,81, soit près de 800 000 euros de recettes supplémentaires. Une décision que l’opposition juge mal calibrée dans un contexte de fragilité économique, notamment autour du site industriel de Sochaux.
Pour le groupe Indépendants & Solidaires, des alternatives existaient. À commencer par une mutualisation accrue des services entre PMA et ses communes membres, sur le modèle de Belfort ou Besançon. Autre piste : équilibrer le budget des ordures ménagères dès cette année, au lieu d’attendre l’échéance de 2027. Le groupe évoque un budget déséquilibré de deux millions d’euros. Mais ces suggestions, affirme le groupe, n’ont pas été étudiées sérieusement.
Des investissements jugés précipités
Sur le volet investissement, les critiques se concentrent sur deux projets : la réhabilitation de l’ancienne clinique des Portes du Jura (voir ici le projet), et le rachat du magasin « Défense d’entrer » pour y installer l’office du tourisme. Le premier mobilise déjà 4,7 millions d’euros en 2025, pour un coût total estimé à plus de 17 millions, sans que les loyers futurs des occupants ne soient clairement définis, selon eux. « On a voté pour ce projet au départ, mais aujourd’hui on réalise qu’il va coûter très cher, sans garanties de recettes », regrette l’élu.
Quant au second, qui consiste à racheter le magasin Défense d’entrer pour y installer l’office de tourisme il suscite une incompréhension : « 600 000 euros cette année, 400 000 l’année prochaine inscrit dans le budget. Est-ce qu’on a vraiment les moyens de ce déménagement, sans avoir même ouvert le débat ? »
Rendez-vous le 10 avril, où chacun pourra faire entendre sa voix avant d’entériner le budget pour l’année à venir.